Depuis une dizaine d’années, Thomas Bronnec le Brestois scrute avec intelligence la vie politique et parlementaire française. Il poursuit avec un certain bonheur une série entamée en 2015 avec Les initiés suivis par En pays conquis, La meute et Collapsus. Journaliste et donc observateur privilégié de la vie politique Thomas Bronnec offre des romans d’anticipation en réelle phase avec la réalité du pays et l’évolution de ses modes de pensée et d’action.

« Dans un pays frappé par une crise démocratique aiguë, le camp de la majorité a choisi de désigner son candidat à l’élection présidentielle lors d’une émission de téléréalité. Nathan Calendreau, ex-ministre des Finances, veut en profiter pour tenter un come-back, alors que le pays est touché par une vague d’assassinats : à chaque féminicide, un groupuscule tue un homme au hasard en représailles.

À l’heure d’entrer dans la fosse aux lions télévisuelle, Calendreau reçoit une lettre de menaces : s’il ne veut pas qu’un drame survienne, il doit renoncer à sa participation. Il décide d’ignorer cet avertissement et plonge dans un loft rempli de zones d’ombre et de manigances. »

Un parti politique qui entre sans sourciller dans la désignation de son candidat par la télé poubelle et un groupuscule féministe qui plonge dans la violence et dans une loi du talion aussi ridicule que meurtrière, deux intrigues parallèles qui vont se rencontrer très rapidement.

Si on peut parfois regretter, comme ici, que l’explosion finale ne soit pas toujours au rendez-vous dans les romans de Thomas Bronnec, on se réjouira par contre du caractère glaçant de ses intrigues dû à une crédibilité que l’on ressent à chaque fois. Bronnec observe la situation et en rajoute juste un tout petit peu, montrant les dérives qui pourraient voir le jour très prochainement. Un parti politique qui se concentre uniquement sur l’image donnée par ses candidats, un groupe féministe gagné par la folie et basculant dans une violence aveugle, le grand n’importe quoi… Dans combien de temps vivrons-nous cette actualité ?

Thomas Bronnec ne montre pas l’horreur et l’abomination, les suggérant uniquement, les rendant finalement plus terribles. Cette réserve, cette pudeur l’honorent dans une période marquée par l’indigence d’une classe politique misérable, prête à tout pour un peu de pouvoir.

Clete

PS : bon, ne vous arrêtez surtout pas à cette très pauvre couverture.