Hierro Viejo
Traduction: Sébastien Rutès

N’entrons pas dans un verbiage inutile. Vous avez aimé le premier roman de Marto Pariente paru à la Série Noire, La sagesse de l’idiot ? Vous allez adorer sa version 2.0, Balanegra, explosif polar se déroulant en moins de 24 heures et surtout durant une nuit de toutes les horreurs. Conservant ce qui faisait l’excellence de La sagesse de l’idiot, l’auteur a su gommer ses faiblesses haut la main, hauts les cœurs, et écrire un pur moment de bonheur pour les amateurs de polars qui vous pètent à la gueule, vous horrifient autant qu’ils vous enchantent.
« À la mort de son frère, Coveiro est venu s’installer à Balanegra pour s’occuper de Marco, son neveu autiste et désormais orphelin. Mais lorsque Marco – qui passe son temps à arpenter le cimetière – est enlevé quelques heures à peine après l’inhumation d’un politicien accusé de pédophilie et décédé étrangement lors d’une reconstitution judiciaire, Coveiro n’a d’autre choix que de ressortir les armes et de réveiller le tueur qui sommeillait en lui. »
Comme dans le premier, nous sommes dans le trou du cul de l’Espagne et dans ce coin ignoré des dieux, le personnage principal est un humble, un faible, un modeste qui va se révéler quand on s’attaque à sa famille, à sa sœur dans la précédente histoire, à son neveu autiste dans celui-ci. La transformation d’un flic qui a peur du sang en tueur redoutable et tortionnaire efficace était certainement la faiblesse de La sagesse de l’idiot. Dans Balenegra, l’obscur vieux fossoyeur du village est en fait un redoutable tueur à gages retraité et s’avère bien plus crédible en vengeur déterminé. Pas besoin d’un gros armement, un vieux fusil à canon scié, un rouleau de scotch, un marteau, quelques clous dans la besace et ça roule… bienvenue dans le pandemonium espagnol !
On pourrait bien sûr parler des thèmes survolés dans le roman comme les liens du sang, la résilience et la rédemption… Ils ne sont en fait que des éléments d’un décor de polar où la violence, la mort, la douleur seront présentes à toutes les pages, accompagnées, enrobées d’un humour ravageur, de très mauvais goût souvent mais impeccable dans cette histoire horriblement épatante.
Balanegra, le petit polar parfait ? Pas loin !
Clete.
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