Chroniques noires et partisanes

EN PAYS CONQUIS de Thomas Bronnec / SN

Au préalable, il me semble raisonnable de penser et de dire que les quelques lignes que je vais produire pour vous inciter à lire ce roman sont parfaitement superflues. Si l’auteur dans l’entretien  n’a pas réussi à vous convaincre, je me vois mal faire mieux.

« La République est paralysée. L’Élysée est à gauche mais l’Assemblée à droite. Très à droite : impossible pour Hélène Cassard, nommée à Matignon, de gouverner sans le soutien des députés du Rassemblement national, le parti extrémiste. Dans un paysage politique en pleine déliquescence, les convictions sont mises à l’épreuve du pouvoir et les hommes de l’ombre s’agitent autour d’un enjeu de taille : l’appartenance de la France à l’Europe.
L’un d’eux, François Belmont, ambitionne de faire éclater les vieux clivages. Rien ne semble résister au grand argentier de la campagne d’Hélène Cassard. À moins que la mort de Christian Dumas, président de la Commission des comptes de campagne, chargé de veiller sur la légalité du financement de la vie politique, ne vienne compromettre ses plans? »

Ceux qui n’ont pas goûté le précédent « les initiés » feront des économies. Celui-ci a la même finesse, la même impression feutrée, aimable presque mais glaciale, ce sentiment d’immobilité alors que le roman s’enchaîne admirablement mais on peut aimer la SN pour des romans plus vitaminés, plus explosifs dans les actes. Néanmoins, dans les faits, c’est quand même assez explosif comme histoire si on s’intéresse un peu à la vie de notre pays et aux personnes à qui on a confié les clés peut-être de façon inconsidérée.

Oh, attention, ici, pas de préférence, la droite comme la gauche et évidemment l’extrême droite unis dans les magouilles avec les mêmes méthodes. Alors, il y a longtemps qu’on a compris que là-haut, ce n’était pas joli, joli, mais les piqûres de rappel avant les élections qui arrivent, ce n’est pas forcément du luxe. Mais je ne suis pas là pour vous donner des leçons, juste pour vous dire qu’en plus, c’est écrit avec le même talent que Manotti et DOA et ce n’est pas peu dire.

Et puis, volontairement, en entretien, nous n’avons pas parlé de l’intrigue liée à la mort du président de la Commission des comptes de campagne et vous vous doutez bien qu’elle est tout sauf naturelle dans un monde où on aime tant le pouvoir, le sexe et l’argent.

Enfin, les propos de l’auteur méritent un rappel.

« En pays conquis » pourrait être présenté de plusieurs façons très différentes : un roman politique sur l’évolution idéologique de la droite dans les quinze dernières années, une histoire de solitudes qui se consolent et se fondent dans la destinée d’un pays, un texte qui décrit l’importance croissante de l’argent dans la captation du pouvoir… Je laisse le lecteur choisir ce qu’il lira, quelle dimension de l’intrigue il retiendra, à quels personnages il s’attachera. « 

Solide.

Wollanup.

 

 

2 Comments

  1. Nicole G

    Beaucoup aimé Les initiés alors… je sais ce qu’il me reste à faire 😉

    • clete

      Alors, il ne faut pas hésiter Nicole.C’est encore mieux maîtrisé.

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