2025 aura été une année littéraire tronquée dès le départ. En effet, ce fut l’année Benjamin Dierstein qui va tout défoncer en deux romans. Nulle histoire n’a et n’aurait pu atteindre la perfection abordée dès février avec Bleus, blancs, rouges, la fin des années Giscard, BLAM ! suivi d’une seconde explosion aussi létale en septembre avec la suite L’étendard sanglant est levé, le début des années Mitterrand, BLAM ! BLAM ! On attend la fin de la trilogie pour janvier.
Alors forcément, et même s’il ne faut pas comparer les œuvres, le travail fourni, l’ambition d’une histoire… les romans suivants m’ont paru plus ternes. Aussi, plutôt qu’une hotte remplie de « bons livres », cette année, présentons juste l’excellence que nous avons eu la chance de croiser. Pour conserver les précieux bonheurs de lecture et ne garder que l’exceptionnel… à mes yeux.
BLEUS, BLANCS, ROUGES de Benjamin Dierstein / Flammarion.

« L’intrigue est exceptionnelle, irrespirable et passionnante. La violence d’une époque est montrée sans fard mais aussi sans voyeurisme dans un tempo totalement halluciné où certaines structures de phrases, des paragraphes animés comme des mantras, ne manquent pas d’évoquer certaines folies d’Ellroy. »
L’ÉTENDARD SANGLANT EST LEVÉ de Benjamin Dierstein / Flammarion

« Aussi létal que Bleus, Blancs, Rouges, L’étendard sanglant est levé est encore plus furieux et explose dans de multiples directions que l’on n’attendait pas forcément, mais toujours avec un souci de présenter l’essentiel au lecteur parfois déboussolé dans ce marigot alimenté par les affaires françaises mais aussi par les irruptions étrangères, Paris étant devenu le terrain de jeu préféré des poseurs de bombes. Remarquable ! »
LE CHANT DU PROPHETE de Paul Lynch / Albin Michel

« Nationalisme exacerbé, état d’urgence, perte des libertés, complotisme, fascisme, arrestations, emprisonnements, stigmatisations et enfin guerre civile… un abominable crescendo vers l’horreur raconté à hauteur d’innocents. La mécanique du désastre d’Eilish épouse brisée et mère de quatre enfants qui appréhenderont chacun à leur manière l’injustice, la barbarie, la guerre, la mort… Un roman aussi précieux qu’effroyable éclairé par le talent et l’humanité de Paul Lynch. »
LE JEU DE LA RUMEUR de Thomas Mullen / Rivages Noir

« Un grand roman historique et politique doublé d’un bon polar, premier volume d’une trilogie, Thomas Mullen la grande classe ! »
LE MONDE EST FATIGUÉ de Joseph Incardona / Finitude

« Le monde est fatigué est donc une nouvelle variante de « la lutte des classes » avec l’histoire d’une femme flinguée par la vie, la connerie, le fric roi. Mais ici, pas d’apitoiement, on a presque brisé Êve mais surtout on a fait de la jeune femme une guerrière que personne ne pourra arrêter dans sa quête. Redoutez le chant des sirènes… »
A LA TABLE DES LOUPS d’Adam Rapp / Seuil

« Animé d’une réelle force narrative, suggérant l’indicible sans jamais le montrer, offrant parfois quelques clés très troublantes au détour d’une page A la table des loups est un roman redoutable, triste à fendre le cœur parfois, développant les mécanismes d’une omerta familiale, laissant un trace indélébile et interrogeant sur les désordres de la psyché, sur les maladies mentales. »
LE SANG DES COLLINES de Scott Preston / Albin Michel

« Très vite, alors qu’émergent la violence et les peurs, un crescendo redoutable vers la bestialité créant une atmosphère souvent irrespirable, apparait aussi une autre histoire, beaucoup plus humaine, philosophique. Une colline, le cours d’un ruisseau, un rocher, une bergerie, un vent hurlant venu d’Irlande faisant courber l’échine, un abri, un bois… Qu’est-ce qui fait que certains hommes et femmes, malgré l’hostilité de la vie, les difficultés, le malheur, la douleur, s’accrochent à un lieu, à des contrées inhospitalières où l’homme n’est plus qu’une bête parmi les autres… »
That’s all folks !
Et puis mon plus grand bonheur de 2025 selon une plate-forme suédoise de streaming musical.

















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