Alors soyons clairs et honnêtes, 2017 n’a pas été, à mes yeux, une année impérissable tant dans la qualité et sa quantité. Mais, preuve est de constater que je me dédis en inscrivant 13 ouvrages à mon palmarès. Point de classement car je ne suis personne pour s’arroger le droit, l’expertise d’une telle outrecuidance. Je présente, donc, mes lectures, qui conservent une trace forte, indélébile (?), de cette saison dans sa chronologie. Et, décidément, j’aurai pu en mentionner d’autres et le choix reste cornélien….
Les Larmes noires sur la terre de Sandrine Collette/ Denoël
Première claque de l’année et quelle claque! Du noir, c’est noir, l’espoir est relégué au second plan. Une écriture qui s’affirme, qui s’affine, qui s’envole dans un monde où l’avenir semble décidément sombre et exempt de bienveillance. On piaffe d’impatience pour 2018…
Connemara Black de Gérard Coquet/ Jigal
Ecriture et fond tout y est! De l’humour, une peinture de cette région irlandaise et un récit affiné à la Kilkenny. Un très beau moment de lecture dans cette ambiance où pointe un brouillard à trancher à la serpe!
Brigade des Mineurs de Raynal Pellicer et Titwane/ La Martinière
Une fois n’est pas coutume une bande dessinée. Et quel reportage illustré où les géniteurs se sont imprégnés avec respect et méthode dans ce service où l’émotion est à son comble! Une oeuvre, dans le genre, magistrale!
Un Bref moment d’héroïsme de Cédric Fabre/ Sang Neuf
Nouveau venu dans le Landerneau des éditions cette année et cet ouvrage avait retenu mon attention. Peut-être, aussi, par le parallèle incessant à des références musicales mais surtout par cette tension, ce message politique et sociétal empreint de sincérité.
Transsiberian Back To Black de Andréï Doronine/ La Manufacture De Livres
Un OVNi littéraire où le ton punchy et réaliste vous prend aux tripes. Témoignage poignant doté d’un emballage écrit avec les tripes, certes, mais avec un stylo acéré.
La Soif de Pierre-François Moreau/ La Manufacture de Livres
Une belle calotte d’où l’on ressort la langue saburrale! Un mix, qui n’engage que moi, entre les frères Coen et un Tarantino.
Le Diable n’est pas mort à Dachau de Maurice Gouiran/ Jigal
Roman noir avec une belle dose d’histoire pan et post seconde guerre mondiale. Et l’homme, l’écrivain, sait y mettre les mots dans nos maux ne cherchant pas la repentance.
Glaise de Franck Bouysse/ La Manufacture de Livres
L’homme se place dans sa dimension de littérateur en traçant son chemin à la serpe. Il nous convie à son bal à coup d’émotions par son vecteur naturel et naturaliste. Du bel ouvrage qui laisse augurer de belles pages futures.
Minuit à contre Jour de Sébastien Raizer/ La Série Noire
Clôture de sa trilogie savamment orchestrée. Lecture exigeante, l’ouvrage colle à la rétine et tisse une toile arachnoïde dans nos cellules grises. Un homme qui vit dans son temps mais sait ce qui nous réserve…
Le Pays des hommes Blessés de Alexander Lester/ Denoël
Un pan historique méconnu du continent africain dans cette mue de l’ancienne Rhodésie, actuel Zimbabwe, où violence et affrontements, frontaux et idéaux, nous clouent sous une plume dont l’encrier est mêlé de sang.
Entre Deux Mondes d’Olivier Norek/ Michel Lafon
L’homme nous avait habitués à des polars calibrés, classiques, efficaces sous l’égide de ses précédentes expériences professionnelles, là il se classe dans le cercle des auteurs. Il a su infléchir son discours pour nous narrer une histoire d’hommes avec l’émotion nécessaire et un style affirmé avec une empathie bannissant l’ostentatoire. Une belle réussite!
Ils ont voulu nous civiliser de Marin Ledun/ Flammarion
On connaît l’auteur et se ses qualités humanistes son souci d’autrui et dans cet acte il nous assène une série de coups en panavision au milieu d’un décor tempétueux. Un fils de Manchette ou de Fajardie sans nul doute!
L’Essence du Mal de Luca d’Andrea/ Denoël
Premier ouvrage de cet jeune auteur italien qui appâte notre envie de nous plonger dans ses prochains, assurément. On pourrait se dire qu’il y a une école transalpine, car j’aurais pu citer par la même Antonio Manzini coupable d’un Schiavone toujours efficace, mais il a su faire cohabiter des thématiques lourdes, périlleuses à traduire dans un récit complet. On est bien face à une histoire de l’obsession servie par un style, une écriture qui m’ont submergé et poussé à l’irrépressible envie, que l’on cherche tous, à tourner la page… Grazie mille!
Chouchou
Et puis comme l’on est dans les «Best of » un titre, parmi tant d’autres, ayant marqué mes osselets…(surtout l’enclume)
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