Traduction: Etienne Menanteau
Tom Piccirilli, auteur prolifique américain, est surtout connu en France pour « la rédemption du marchand de sable » .Mort en 2015 à l’âge de 50 ans, il était spécialisé dans le roman d’horreur et le fantastique, mais on lui doit néanmoins un diptyque polar dont la première partie nous est racontée dans « Les derniers mots ».
« Élevé dans un clan de voleurs et d’arnaqueurs, Terrier Rand a choisi de s’en éloigner après un massacre perpétré par son frère Collie, lors duquel huit personnes ont été tuées sans raison apparente.
Cinq ans plus tard, à quelques jours de son exécution, Collie reprend pourtant contact avec Terry. Il jure qu’il n’est pas responsable de la mort d’une des victimes, et affirme que le véritable meurtrier court toujours.
Doutant des déclarations de son frère, hanté par ses propres remords, Terry retrouve les siens et commence à enquêter sur ce qui est réellement arrivé le jour de la tuerie. »
« Terry is back », ainsi débute ce polar qui accumule au départ de nombreux poncifs de la littérature noire et plus spécialement ricaine : le thème du retour, la rédemption, les regrets, la famille, l’auto-justice, le temps qui passe cruellement agressant les rêveurs. On est à fond dans le polar lu, relu, et à de si nombreuses reprises qu’on est en droit d’être inquiet sur son contenu tout en se demandant ce qui peut encore motiver des auteurs à reprendre un terrain si souvent traité et maltraité. L’action se situe à Long Island en territoire new-yorkais mais les agissements des uns et des autres pourraient très bien se produire dans des coins du pays beaucoup moins gagnés par la civilisation.
Autant vous rassurer de suite, malgré les boulets de la situation initiale, le roman tient très bien la route, l’auteur ayant su le traiter de façon originale et créer une situation de lecture tout à fait recommandable, addictive si on ne fait pas trop attention à la crédibilité de l’intrigue. A l’issue de ce premier volet, certaines énigmes auront trouvé leurs réponses mais il reste aussi des pans importants à dévoiler. On connaîtra ainsi le vrai coupable du dernier meurtre pour lequel Collie proclame son innocence mais le côté un peu transparent, figé de nombreux membres de la famille Rand s’il crée une incertitude concernant les agissements de chacun laisse néanmoins beaucoup de zones sombres qui, je l’espère, seront éclairées dans le deuxième volet.
S’il ne crée pas le même choc, la même attente que le bijou « Brasier noir » de Greg Iles, « les derniers mots », par son intrigue originale et parfois surprenante, s’avère un polar bien troussé dont on suivra la suite avec plaisir en priant néanmoins pour que cela ne tourne pas au mélo larmoyant et moralisateur comme « Jake » que la SN nous a proposé il y a quelques mois.
Wollanup.
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