C’est un premier roman ? Eh bien, chapeau bas M. Jacques Moulins. Je n’ai malheureusement rien trouvé sur le net pour vous présenter l’auteur et ne connaît donc rien de son univers mais il fait une entrée et/ou une rentrée fracassante.
Pour ce qui est du roman, on suit une enquête palpitante à dimension européenne. Tout débute par le meurtre de Maryam Binébine, une jeune femme retrouvée égorgée dans son appartement parisien. Il s’avère qu’elle avait infiltré via le net un groupe d’ultra nationalistes des pays de l’Est très actif et dangereux. Son activité l’avait conduite à devenir une informatrice de la section antiterroriste d’Europol. Deniz Salvère, en contact avec elle, à la direction du service, se saisit de l’enquête. On découvre alors le fonctionnement plutôt méconnu d’Europol, des enjeux politiques et de l’essor de l’extrême droite en Europe. L’enquête nous fait voyager en passant des Pays-Bas à la France, la Slovaquie ou encore en Allemagne et démontre la fragilité des relations entre l’Europe de l’Ouest et celle de l’Est.
Au fil de l’histoire, on fait la connaissance de beaucoup de personnages, avec chacun leur personnalité et leur histoire et l’auteur réussit avec talent à les rendre marquants. Milosz en fait partie, lui le jeune homme dont la vie cassée et violente l’a poussé à rencontrer Pet, Mattheus, Bor, Gert…sa nouvelle famille. Il bosse pour cette bande d’ultra en devenant naïvement un brillant pirate informatique. Il réussit même avec Lencka, sa petite amie à rêver d’un avenir meilleur et partir loin de cette vie de merde. La violence et l’alcool pour lui, les coups et les viols pour elle.
La cybercriminalité est au cœur du roman et fait froid dans le dos. Elle n’est pas palpable et pourtant, elle permet de se ramifier partout, dans tous les domaines, de propager des idées, de faire gagner des élections et de tuer quand c’est nécessaire. Deniz Salvère et son équipe luttent sur le net comme sur le terrain, cherchant les liens entre les deux, c’est ce qui donne à l’enquête toute sa complexité et sa densité. L’histoire nous plonge dans l’action sans jamais faire de pause, c’est précis, documenté et du coup ça devient flippant de réalisme. Les chapitres sont courts, fixés sur un personnage en général et à chaque chapitre un point de vue, le tout parfaitement lié.
Et cette fin qui nous achève, heureuse pour certains, douloureuse pour d’autres.
On peut rêver à une suite avec les mêmes personnages, ou tout simplement à un deuxième roman rapidement, ce qui est sûr, c’est que c’est excellent du début à la fin.
Nikoma.
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