Un petit commentaire en soirée… qui ne serait sûrement pas beaucoup lu. Et pourtant, c’est un truc bien sympa et qui semble très important pour son auteur.
Antonin Varenne s’exprime sur DOA, sur la démarche de l’auteur, loin de la complaisance et qui l’interpelle. La même honnêteté, la même intégrité, la même discrétion, tout sauf une surprise. Moment intelligent.
« Belle interview, le piège de la paraphrase du livre y est bien déjoué. Au point de donner envie de lire le bouquin. Parfaite démonstration d’intelligence.
Les différences évoquées entre fiction et non-fiction, les distinctions faites entre les goûts et la qualité, la condamnation morale d’une oeuvre, sa censure légale, un hastag et une réaction critique digne, sont essentielles.
Je suis dans les premiers moments d’un prochain livre, et la lecture de cet entretien remet quelques boussoles dans la bonne direction. A commencer par ces conseils —ou règles— que les auteurs ne devraient pas oublier: ne pas penser aux lecteurs (ni aux éditeurs); raconter et non asséner; éventuellement se donner pour objectif, comme le disait Benjamin Whitmer lors d’une rencontre à Limoges il y a peu: « to slowly crush the heart of the reader in my hand », de faire passer des émotions, donc (douloureuses ou moins); d’assumer cet « affranchissement total » que permet la création.
Mais la liberté —artistique, philosophique, physique…— n’est pas donnée. Elle n’est presque toujours qu’une conquête. Une bataille a priori sans victoire, mais sans défaite non plus. Pour les auteurs comme pour les autres. On n’est jamais libre, on essaie seulement de se libérer (que serait un être entièrement libre?…Dieu, dévoreur de chair humaine, fou, artiste total muet sourd et aveugle, homme transformé en meuble?). Et c’est la dernière boussole, avec la prise de risque, que je retiendrai de la lecture de cet entretien: ce qu’a fait DOA avec ce livre, et qu’importe à ce stade que je ne l’ai pas encore lu. Il a cassé le moule, il s’est libéré d’un des auteurs qu’il était pour en devenir un différent. Parce qu’il est vite tentant de se contenter d’en être un seul, celui qui vend ou celui qui nous fait du bien, celui en qui on a le plus confiance, et de ne pas se frotter aux autres. Intéressant que ce soit par ce livre qu’il s’essaie au « JE ».
Merci aux questions, et un grand merci aux réponses.A bientôt.
Antonin. »
L’entretien de Nyctalopes du 4 octobre 2018.
Wollanup.
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