To Die In June

Traduction: Olivier Deparis.

Mourir en juin est le sixième volet d’une série signée Alan Parks qui devrait en compter douze, un par an représentant un mois de l’année, explorant la criminalité à Glasgow au milieu des années 70.

Cette série met en valeur les enquêtes de Harry McCoy, flic porté sur les excès en tous genres, plus amical avec la pègre glaswégienne qu’avec sa propre hiérarchie et beaucoup de ses collègues. Franc-tireur, parfaitement à l’aise dans les bas-fonds, il se traîne de pubs borgnes en clubs glauques pour investiguer, aidé par un adjoint précieux nommé Watson comme un certain docteur et par un caïd local Cooper avec qui il a partagé les douleurs d’une éducation en foyers.

« Un premier cadavre est découvert à la fin du mois de mai. Il est identifié par Harry McCoy comme étant celui de « Govan Jamie », un clochard qui vivait à la rue. McCoy connaît bien la communauté de ces sans-abri, alcooliques, miséreux et solitaires : son propre père vit parmi eux. McCoy et son adjoint Wattie ont été temporairement « relocalisés » au commissariat de Possil dans le cadre d’une restructuration de la police de Glasgow. L’inspecteur s’y trouve confronté à une femme éplorée qui affirme que son petit garçon a disparu. Lorsqu’il demande à voir une photo de l’enfant, la mère répond qu’elle n’en a pas. Le père, pasteur, est à la tête de l’Église des Souffrances du Christ dont les préceptes interdisent toute représentation. Mais le plus étrange dans cette histoire est que personne, dans le quartier ou ailleurs, ne semble avoir entendu parler de cet enfant. »

Avec un tueur de vieux SDF, une secte qui semble développer une histoire inquiétante avec un gamin qui n’existe peut-être pas et une mission d’infiltration dans un commissariat, McCoy ne va pas chômer. Entre histoire personnelle et affaires urgentes, il se lance dans une enquête, forcément alcoolisée mais moins qu’à l’accoutumée. L’investigation est de qualité et permet de se frotter aux plus mal lotis de la cité écossaise. On n’est pas trop inquiet néanmoins pour McCoy vu qu’on sait que la série fait ses douze volumes et on voit mal Parks supprimer son principal atout, ex aequo avec les terribles instantanés sur la sombre Glasgow.

Forcément, une fois arrivé à la sixième histoire, le lecteur sent beaucoup mieux les enquêtes, l’architecture des romans, certaines redondances (comme les multiples épisodes à l’arme blanche) mais reste agréablement surpris par certaines affaires et l’émotion qu’elles peuvent développer.

Pour le néophyte, ce roman (sans atteindre les sommets de Joli mois de mai de très loin le meilleur) s’avère néanmoins une bonne manière d’entrer dans la série et de découvrir un bon auteur de polars écossais. Les stigmates et scories de McCoy, sans être totalement clichés, sont généralement associés aux flics cabossés : une enfance malheureuse, des addictions, sont développés ou rappelés dans Mourir en juin. Enfin si cet univers écossais des années 70 vous séduit particulièrement, tentez donc Retour de flamme de Liam McIlvanney, un must.

Classique mais néanmoins une valeur sûre.

Clete