Streets of fire
Traduction: Philippe Loubat-Delranc.
1963. Ville de Birmingham, Alabama. Le corps d’une petite fille noire est retrouvé, violée et assassinée. Le sergent Ben Wellman est chargé de l’enquête.
Le contexte, pendant ce printemps-été 1963 n’est pas simple, historiquement il est appelé « la campagne de Birmingham ». Il s’agit de manifestations organisées par l’association américaine pour les droits civiques. Le but étant de réveiller l’opinion publique et mettre fin à la ségrégation. Le mouvement fut mené, entre autres, par Martin Luther King que nous croisons dans ce roman.
Ben Wellman doit enquêter tout en surveillant les discours de Martin Luther King. La situation est tendue. Les responsables de la police et de la mairie souhaite que l’enquête aille jusqu’à son terme, que Ben Wellman ne considère pas ce meurtre comme un de plus au sein de la communauté noire. Mais tel n’était pas son intention. La difficulté, c’est de se faire accepter dans ce travail par ses collègues qui ont un profond dédain, une haine pour les afro américains. Nous sommes en Alabama, état le plus ségrégationniste des Etats-Unis. Et il faut également se faire accepter dans la communauté. Les habitants de ce quartier ne voient pas d’un très bon œil un policier blanc venir les interroger, pour eux, c’est une figure de l’autorité répressive qui se fiche pas mal de trouver le vrai coupable.
La situation est explosive. La ville est parcourue tous les jours de manifestations pacifiques mais violemment réprimées, à coups de canons à eau, avec des arrestations en masse.
Thomas H Cook tisse finement une toile entre son histoire policière et l’Histoire de cette époque. Chaque évènement est lié, chaque personnage, réel ou fictif apporte une lumière à cette période difficile mais ô combien importante pour la cause des noirs aux Etats-Unis. On vit l’agitation au travers des yeux de ce flic qui comprend que le monde est en train de changer, et il souhaite participer à ce mouvement à sa façon, rajouter sa pierre à l’édifice. Il ne se démonte jamais, avançant pas à pas, avec comme point de mire, trouver l’assassin de cette petite fille au même titre que si elle avait été blanche et rendre leur dignité humaine à tous ces laissés pour compte.
Roman qui reste présent dans votre tête, longtemps après avoir lu la dernière page.
Marie-Laure.
Bonjour,
Juste pour signaler pour les vieux comme moi que ce roman était auparavant paru à la série noire sous le titre de Les rues de feu.
Bonnes fêtes
Tu as raison Jean-Marc et je l’ai signalé sur l’annonce facebook du site mais n’étant pas le chroniqueur, je ne me suis pas permis de l’ajouter sur la chronique. Je suis sûrement plus vieux que toi et Facebook me permet d’ajouter mon grain de sel. On pourrait ajouter que c’est très loin de ce qu’écrit actuellement Thomas H. Cook.
et ça ressemble drôlement au superbe film qui racontait également le meurtre d’une petite fille noire dans les années 60 dans un Sud profondément raciste .. A time to kill (1996) ..
Adapté de John Grisham, le film, Electra.