L’ étendue désertique infinie de la zone occidentale australienne réserve, forcément, des surprises. Ce lieu hostile établit un terrain, un théâtre où l’homme n’a pas voix au chapitre s’il ne respecte pas de basiques règles. Or, si le tableau débute par cette image, les circonstances et le contexte de l’ouvrage restent surtout rattachés au monde sulfureux du Footy (ou Australian Rules) sport autochtone, essentiellement, véritable mix de Basket, Football et Rugby, où les contacts rugueux, délestés de règles, n’ont d’égaux que les dérives parasitaires satellites. C’est dans cet environnement et dans des questions inhérentes à ces pratiques de « derrière le rideau » que ce journaliste renfrogné tentera d’éclaircir ces zones obscures, opaques.

« Un 4 x 4 abandonné au milieu de nulle part, dans une immensité désertique. Juste à côté, un squelette, rapidement identifié comme étant celui d’un ancien champion de footy, le sport australien le plus populaire.

Le journaliste Anthony Argos, reporter obstiné à ­l’allure d’ours mal léché, veut connaître la vérité sur cette ­disparition et, bientôt, sur d’autres morts mystérieuses de joueurs de la même époque. Il ira jusqu’en Roumanie, pays d’origine du champion, pour démêler les fils de ­l’intrigue… et découvrir une vérité qui va déranger beaucoup de monde ! »

Hervé Claude nous a précédemment livré un roman sis le pays continent, Crystal City, dans la rudesse extrême des mines dans la région de Perth. Il renoue avec cette géographie, y vivant lui même une grande partie de l’année, pour se projeter dans un milieu où strass, paillettes, drogues et déchéance rivalisent. Le culte du corps s’y exprime, le culte de la performance y est porté au pinacle au détriment d’une quelconque déontologie. Sans foi ni loi, les gladiateurs modernes de cette pratique sportive se livrent corps et âme pour une finalité sombre.

Dans le décès d’un icône météorique, Argos cherche les pistes et tente de remonter le cours de son existence sur ce sol ainsi que sur sa terre natale, la Roumanie.

Mon ressenti a des similitudes avec son précédent. L’avancée et la structure sont maitrisées néanmoins j’attendais que l’auteur creuse un peu plus ses personnages. Le tableau reste clair et la valse des protagonistes cohérente, intéressante; on demande souvent que la dissection littéraire ne conserve que le muscle sur l’os mais cet écrit aurait mérité, à mes yeux, un développement qui aurait enrichi l’ensemble. J’avoue tout de même que le littérateur possède la plume, la clarté du propos mais gagnerait en épaisseur.

Propre!

Chouchou.