Si on vous dit huis clos, vous pensez tout de suite contexte oppressant avec une tension qui monte crescendo jusqu’à un final retentissant
Il est certain que c’est ce qu’a essayé de faire Elsa Marpeau dans son roman mais sans grand succès à mon sens.
L’héroïne se retrouve tétraplégique suite à un accident de voiture, elle part donc dans un centre de soins perdu au milieu des montagnes.
Les ¾ du livre décrivent ce sentiment de destruction, d’inutilité de la vie quand le corps est meurtri. Elsa Marpeau se sert de longues descriptions pour essayer de renforcer ce sentiment d’angoisse et de tension, d’enfermement dans des corps brisés. Mais ces descriptions sont trop répétitives, pages après pages ce sont toujours les mêmes faits avec les mêmes adjectifs, le handicap qui rend dépendant pour réapprendre à vivre.
Elle ne va pas au bout de ses idées, l’héroïne, Sarah, donne des noms liés à la mythologie grecque à ses condisciples du centre, mais dans quel but ? Elle ne s’en sert pas afin d’aller plus loin dans la psychologie des personnages, l’idée n’est pas aboutie. A moins d’avoir soi-même de grandes connaissances en mythologie on ne sait pas quel trait des Dieux ou demi-Dieux peut servir le roman, elle n’approfondit aucun personnage ce qui ne permet pas de s’attacher à eux.
Il n’y a pas de véritables interactions entre eux, on a le sentiment qu’ils ne font que se croiser, ils « jouent » ensemble dans un même environnement mais sans vraiment qu’il y ait une cohésion d’ensemble.
Une intrigue se tisse au fil des pages, des patients disparaissent, des légendes sont racontées à Sarah, une porte noire, porte des enfers devrait nous intriguer, nous faire frémir mais j’avoue être restée à coté sans vraiment m’interroger sur ces disparitions, sans avoir envie de franchir cette porte pour basculer dans un roman plus noir.
L’écriture est par contre assez fluide, ce qui permet une lecture facile et rapide, mais je m’interroge sur la place de ce roman dans la série noire : il s’agit plus d’une histoire nous permettant de découvrir le handicap, le réapprentissage de la vie avec un corps qui ne nous répond plus plutôt qu’un véritable roman noir. Ce texte permet donc de comprendre les difficultés et les doutes que l’on peut ressentir quand nous sommes confrontés au handicap suite à des accidents de la vie, mais je recherchais trop un roman noir pour vraiment adhérer à cette histoire, je vous laisse donc voir et juger par vous même…
Marie-Laure.
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