Voilà déjà l’heure du premier bilan alors que je viens à peine d’arriver. Pour ce choix de fin d’année j’ai sorti une dizaine de mes lectures parues cette année. Aucun classement particulier, n’attendez pas de moi un podium. J’ai simplement choisi cinq livres lus pour Nyctalopes, et cinq autres piochés dans mes lectures personnelles. Les critères de choix sont simples, ces livres m’ont ému ou empêché d’éteindre la lumière alors qu’il était déjà bien tard, certains ont pris le temps de mûrir alors que d’autres m’ont crocheté aux premières phrases. 

SOLAK de Caroline Hinault / Le Rouergue Noir

Ma première chronique pour Nyctalopes parue en juillet dernier est restée bien ancrée. « Solak » de Caroline Hinault est un huis-clos aussi glaçant qu’effrayant. Un premier roman d’une rare maîtrise.

DOCILE de Aro Sáinz de la Maza / Actes Noirs Actes Sud.

« Docile » d’Aro Sainz de la Maza. Ah quel bouquin ! Celui-ci est vraiment au-dessus de tous les livres de fiction que j’ai lus depuis un moment. Bien que refermé depuis quelques semaines déjà, je repense à Milo Malart régulièrement, il n’a pourtant rien d’attachant, mais sa complexité attise ma curiosité. 

LE DERNIER AFGHAN de Alexeï Ivanov / Rivages Noir

En bon amateur de romans russes je n’ai pas été déçu avec « Le dernier Afghan » d’Alexeï Ivanov. Dernière lecture de l’année et certainement la plus brute, avec des personnages sortis des forges de l’enfer afghan portés par une écriture captivante et une construction imparable.

DANS L’ETAT SAUVAGE de Diane Cook / Gaïa

APRÈS NOUS LE DÉLUGE de Yvan Robin / Editions IN8

Le hasard fait que j’ai lu plusieurs romans sur la fin du monde, la crise climatique, etc. Tous très différents dans leurs écritures et dans leurs approches de ces thèmes.

En voici deux qui traitent de notre avenir en tant qu’espèce. De notre devenir et du moment où notre planète en aura marre de nous. « Dans l’état sauvage » de l’américaine Diane Cook, et « Après nous le déluge » d’Yvan Robin ont cette même préoccupation. Ces deux-là ont un autre un point commun, on dit d’un vin qu’il est long en bouche, c’est aussi le cas de ces livres qui gravent de longs souvenirs dans ma tête de lecteur.

Un petit tour dans ce que j’ai lu par ailleurs. 

VINGT STATIONS d’ Ahmed Tiab

Seul roman de cette partie, « Vingt stations » d’Ahmed Tiab est un roman puissant sur l’Algérie contemporaine. Je suis ressorti bien bousculé par l’histoire de cet homme qui traverse Oran en bus tout en revenant sur sa vie bien cabossée par l’histoire algérienne contemporaine. Ce roman n’est pas un polar, pas vraiment d’enquête ni d’intrigue ou de suspense. Alors ? Un roman noir peut-être, un roman de la souffrance à coup sûr. 

OUBLIER FUKUSHIMA d’Arkadi Filine / Editions du bout de la ville

« Oublier Fukushima » n’est pas une fiction. Les auteurs racontent, analysent la façon dont l’état japonais et Tepco (l’EDF locale) gèrent l’accident de Fukushima et ses conséquences. Leurs textes sont tellement édifiants que je lis ce livre en pointillés, laissant passer plusieurs jours entre chaque chapitre pour digérer. C’est un terrible constat de la médiocrité et du cynisme dont sont capables ceux à qui nous laissons les manettes.

PATTI SMITH & ARTHUR RIMBAUD de Pierre Lemarchand

Pierre Lemarchand commence à bâtir ce qui s’appelle une œuvre. Dans son dernier livre, « Patti Smith &  Arthur Rimbaud », il raconte la relation quasi amoureuse de la chanteuse avec le poète. Les paragraphes, les chapitres sont de véritables poèmes en prose dans lesquels, avec son style sensible et singulier, P. Lemarchand fait évoluer l’écriture musicale et lui apporte ses lettres de noblesse.

HACHE TENDRE ET GUEULES DE BOIS de Patrick Foulhoux / Kiklos éditions

«Hache tendre et gueules de bois » est un recueil de chroniques écrit par Patrick « Tad » Foulhoux, livre que j’ai déjà eu le grand plaisir de chroniquer ailleurs.
Pour l’auteur, la musique c’est du sérieux ; dans ce livre souvent drôle et très érudit, il nous explique pourquoi. Si comme moi vous pensiez avoir quelques connaissances en  rock’n roll, ce livre est pour vous, car comme moi vous avez tout faux ! 

L’ECHO DU LAC de Kapka Kassabova / Marchialy

Enfin le livre qui m’a enchanté cette année. « L’écho du lac » de Kapka Kassabova, édité par Marchialy, relate le voyage de l’autrice aux lacs d’Ohrid et Prespa, frontières entre la Grèce, l’Albanie et la Macédoine du Nord. S’il fallait citer quelques noms, Nicolas Bouvier et Bruce Chatwin suffiraient à situer cette écrivaine. Ses récits vont bien au-delà du voyage classique, elle fait parler les paysages traversés en donnant vie et parole aux personnes rencontrées. C’est un périple rude dans ces confins européens oubliés où j’aime que les livres m’emmènent.

Nico Tag

Pour clore cette année de lecture, rien de mieux que « Once », un album qui sur le papier n’avait rien pour me plaire, mais qui a embelli mon année. Voilà le fringant duo Maxwell Farrington et Le Superhomard, rien que ça.