Traduction: Frédéric Brument.
Est-il encore nécessaire de présenter Joe Lansdale? Le Texan écrit depuis trois décennies et a commencé le cycle Hap et Leonard en 1990. Également scénariste de comics, il est aussi l’auteur de romans d’horreur et d’oeuvres noires plus ambitieuses comme “les marécages” ou “Les Enfants de l’eau noire”. Grâce au professionnalisme de son éditeur français Denoël, on vous a déjà proposé un entretien avec le vieux cow-boy rendu possible par Joséphine, attachée de presse aussi sympathique et compétente que bretonne, et réalisé l’an dernier par un Chouchou heureux comme un gosse.
“Lorsque le duo de détectives se penche sur le cas d’un jeune Noir assassiné par la police, ils mettent le doigt dans un engrenage qui les mènera à des flics corrompus, des tueurs à gages et même à une vampire naine assoiffée de vengeance.Ce n’est pas la première fois qu’ils subissent menaces et agressions, mais que faire quand vos ennemis sont les représentants de la loi en personne?”
C’est, il me semble, la dixième aventure en français du duo Hap et Leonard d’un cycle en comptant, en trente ans, une quinzaine. Certains récents sont passés à la trappe (?) et deux autres déjà parus aux USA ne sont pas encore arrivés chez nous. Hap, le péquenaud blanc hétéro de l’East Texas autrefois victime d’écureuils enragés et son pote Leonard noir, gay, républicain et fan de la country la plus traditionnelle et la plus destinée à un public de bouseux blancs sont donc les deux détectives amateurs de la série, une équipe aussi drôle que maladroite, ayant un talent certain à se mettre dans la mouise. Dans le précédent, Hap était mourant… Suspense ? Pas vraiment. Joe Lansdale n’est pas fou non plus, on ne change pas une équipe qui gagne. D’ailleurs, dès le départ de l’histoire, Hap raconte sa guérison, fruit du travail des toubibs et non l’oeuvre d’un hypothétique quelconque dieu. Il en parle dans des termes plus crus et méchamment jouissifs que vous lirez avec plaisir si vous connaissez les deux gugusses ou si les religions vous font gerber.
Volume après volume, Hap et Leonard morflent, prennent des coups mais en balancent encore plus et ont un sens de la répartie qu’on leur envie. Des vrais pros de la réplique qui tue! Pas de temps morts dans “Rusty Puppy”: des bastons, des flingues, des dialogues qui défoncent, du vice, des flics ripoux, une vampire naine de quatre cents ans, du cul bien gras, de la connerie comme s’il en pleuvait et une amitié plus forte que l’adversité.
Alors, ce n’est pas un chef d’oeuvre, l’intrigue ne casse pas trois pattes à un canard comme souvent mais les bouffonneries sont hilarantes, de la très bonne série B pour se remettre d’un Winslow géant mais épuisant par exemple ou d’un Ellroy salement cryptique abandonné très dubitatif.
Enjoy!
Wollanup.
Aussi compétente que bretonne ! Ah ah ah ! Sinon, j’en lirai bien un pour rire
La jalousie te tuera Simone! Oui, c’est très drôle mais pas vraiment dans la finesse non plus. Très sympa à lire, c’est certain ! Bises!