Boris a perdu sa femme Bérénice dans l’effondrement des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001. C’était une militante engagée des droits des travailleurs et de l’égalité entre tous. Elle laisse une petite fille Julia et son père profondément dévastés. Il a perdu la femme de sa vie et ne peut regarder sa fille sans penser à elle et sombrer un peu plus dans le chaos et la haine. Alors, sa seule solution est la fuite, il abandonne sa fille et part en Afghanistan lutter contre ceux qui ont tué sa femme.
« Quand on ne se sent bien nulle part on peut aller se faire voir partout(…) la vie teste avec vous votre aptitude à ne pas pouvoir survivre et ça marche ».
Julia, grandit auprès de sa tante, mais sans père et sans mère, l’une tuée par des fanatiques, le second absent pour lutter contre ces mêmes fous qui l’ont privé d’une vie de famille.
A son retour à la vie civile, à Bordeaux, il ne renoue pas avec Julia, il se contente de vivre en marge, comme détective privé afin d’avoir de quoi vivre.
Lors d’une rixe un soir en rentrant chez lui, il se retrouve confronté à des militants d’extrême droite, un meurtre a lieu. Et stupeur, sa fille se trouve mêlée au meurtre, elle gravite dans ces mouvements de néo-nazis.
Pour Boris, une seule alternative, sauver Julia, la sortir des griffes de cette radicalisation et qu’elle retrouve un avenir.
Ce roman est une plongée dans la montée des extrêmes dans notre pays. Julia, qui a dû grandir sans repère, confrontée dès son plus jeune âge au terrorisme qui lui a pris sa mère, est aspirée dans ce tourbillon violent. Elle pense que tout est de la faute de ces étrangers qui cherchent à ramener la guerre en France et à imposer leur vision de la société et le repli sur soi.
Jean-Pierre Chaumeil se sert de cette atmosphère pour nous offrir un roman très noir, avec des personnages très marqués, qui ont tous connu la violence, la peur, et le manque. Le manque de repères mais aussi d’amour qu’ils ont pu perdre du fait de la guerre, de leur conviction. Boris doit évidemment sauver sa fille, mais il doit également apprendre à faire face, à surmonter sa peur, à faire confiance aux gens qui l’entourent et à accepter les décisions de Julia. Quant à elle, elle doit essayer de comprendre son père, le monde tel qu’il est, elle doit accepter de s’ouvrir aux autres, à les respecter. C’est un roman d’amour, d’amitié, de respect de l’être humain qui nous est offert sous un angle très sombre avec comme pendant la montée du fanatisme de tout ordre.
Un très beau roman dans un contexte de tension très forte qui secoue tous les protagonistes.
Marie-Laure.
et oui
très bon roman
nous avions interviewé l’auteur lors de la sortie…
https://www.milieuhostile.net/interview-jean-paul-chaumeil/
Merci Christophe.