Barbed Wire Heart
Traduction: Héloïse Esquié.
“À 8 ans, Harley McKenna a assisté à la mort violente de sa mère. Au même âge, elle a vu son père, Duke, tuer un homme. Rien de très étonnant de la part de ce baron de la drogue, connu dans tout le nord de la Californie pour sa brutalité, qui élève sa fille pour qu’elle lui succède. Adolescente, Harley s’occupe du Ruby, un foyer pour femmes en détresse installé dans un motel, fondé des années plus tôt par sa mère. Victimes de violence conjugale, d’addictions diverses, filles-mères, toutes s’y sentent en sécurité, protégées par le nom et la réputation des McKenna.
Mais le jour où une des pensionnaires du Ruby disparaît, Harley, en passe de reprendre les rênes de l’empire familial, décide de faire les choses à sa manière, même si elle doit, pour cela, quitter le chemin qu’on a tracé pour elle.”
“J’ai huit ans la première fois que je vois papa tuer un homme”. La première phrase du roman annonce la couleur en dévoilant la narratrice Harley dont l’histoire de son apprentissage de la violence et de la délinquance dans l’empire de la came de son père sera l’objet d’un chapitre sur deux.
“J’ai douze ans le jour où je pointe un révolver sur quelqu’un pour la première fois”.
“Quand j’ai quatorze ans, Bennett Springfield me casse le nez”.
“J’ai presque onze ans lorsque je me réveille dans le coffre d’une voiture”
etc
Tous ces retours dans le passé, un chapitre sur deux, étaient-ils tous forcément utiles? On peut en douter car certains cassent vraiment le rythme d’une intrigue qui se déroule quand Harvey, âgée maintenant de 23 ans, va prendre en main l’héritage paternel, un empire de la meth créé à coups de barres de fer, de tournevis, de flingues, de nez explosés, de tailladages de tronches, de meurtres, de disparitions. Mais à sa manière. Elle a un plan et veut en terminer avec une guerre entre son clan McKenna et la famille Springfield, autre bande de malades basée sur l’autre rive de la rivière. On se demande d’ailleurs comment Carl Springfield, responsable de la mort de la mère de Harvey quinze ans plus tôt peut encore être en vie sachant que la famille de Harvey a le soutien d’une bande de Hell’s angels locaux, UPS de service de la came, en plus de la horde de tarés qui bosse avec Duke.
Ce n’est pas un mauvais roman, il a des atouts certains en donnant un rôle fort à une jeune femme, en offrant deux rebondissements percutants mais il a aussi des faiblesses, des dialogues aussi inutiles que plan plan, une fin hum! Dans cette histoire, tout est beaucoup trop centré sur Harvey, les autres personnages se fondent, se perdent dans un décor californien, très peu de consistance pour les comparses de la Jeanne d’Arc locale. La région est si peu évoquée qu’on pourrait aisément déplacer l’intrigue en Alaska ou au Pérou. Du coup, le choix du titre français “mon territoire” semble un poil déplacé.
David Joy, l’auteur de “ Là où les lumières se perdent” a aimé et c’est vrai que les deux intrigues, au départ, offrent beaucoup de similitudes mais les deux histoires n’ont pas tout à fait la même puissance. Néanmoins le roman se lit bien malgré l’impossibilité toute personnelle et subjective d’avoir une quelconque empathie pour une jeune femme qui gagne sa vie en vendant de la mort.
Sonatine nous a souvent habitués à beaucoup mieux et je ne peux cacher ma grande déception et puis bon, faut quand même le dire, ceux qui s’aventureront dans le roman à cause de la comparaison avec “Winter’s Bone” de Woodrell présente en quatrième de couverture s’exposeront à une très cruelle désillusion.
Wollanup.
Salut Wollanup, je suis en plein dedans. Je dois dire que ça se lit bien, mais c’est loin du roman bouleversant qu’on m’a vendu. Un peu lisse. Amitiés
On est bien d’ accord Pierre… attends la fin!!!Simone la livrophage m’ a dit aussi la même chose. Lisse, ah oui.Vous me rassurez, merci à toi.
fan de la première heure de Winter’s Bone, je passe mon chemin !
Ah franchement, tu regretterais.