Wild Houses
Traduction: Charles Bonnot

Georgie.
C’est le chien.
«C’est quoi comme race ?
– C’est le chien de la mère, répondit Dev. »
Dev. Un géant.
« Guette ses paluches, renchérit Sketch. On dirait des godets de pelleteuse. »
Un costaud que tout le monde supposait débile parce qu’il ne se défendait jamais, n’était pas bavard et qu’il vivait « au milieu de nulle part » dans la maison de sa mère qu’il avait trouvée morte dans le potager.
Seul avec sa douleurs dans sa tête, « insaisissable et granuleuse. », sa migraine nébuleuse et flottante, crissant contre les recoins de ses pensées. »
« Dev se considérait comme un rien. Il était calme et discret, mais pas à un point qui sortait de l’ordinaire. »
Mais l’histoire ?
D’abord, il y a quelque chose d’étrange dans ce livre :
Pour moi, tout se passe comme si Colin Barrett avait écrit, dans la même veine que les sept superbes nouvelles qui constituent son livre Jeunes loups paru en 2016, un très beau texte sur le personnage magistral de Dev (et son chien ). Et un autre sur la lucide, généreuse et bosseuse Nicky. Et j’aurais beaucoup aimé ces deux nouvelles.
L’écriture est précise, ciselée, dense, sensible et j’aurais partagé l’enthousiasme des critiques.
Et puis on dirait que l’auteur a imaginé que ces deux personnages feraient tout aussi bien les sujets d’un beau roman…Il a alors bricolé à la va-vite une intrigue un peu faiblarde sur fond de peinture sociale…désenchantement, picole, drogue…
Et à partir de là ?
« On est dans la merde, Georgie », lance Dev dans la nuit.
Dans le comté de Mayo, en Irlande, Les Ferdia, deux dangereux escrocs kidnappent le jeune frère d’un trafiquant de drogue minable qui leur doit une grosse poignée de billets. Comme ils se sont insinués petit à petit dans la vie et la maison de Dev ils y planquent le gamin et donnent leurs ordres…
L’écriture se délaie, se délite. Le livre se vide de sa substance, s’effiloche…
Et on est déçu de voir l’émotion soulevée par Dev (et le chien !), la mélancolie, l’humanité, se dissoudre dans la banalité d’une écriture qui cède à la facilité…
Soaz.
Oh oui, dommage… je l’ai offert à mon conjoint, qui est lui aussi resté sur sa faim, par manque d’accroche de l’intrigue. Je pensais le lire, pour voir, mais je vais sans doute m’abstenir..
Oui, c’est juste un avis. Que cela ne te gêne pas pour tenter sa lecture…
Merci de ton passage.