Chroniques noires et partisanes

Catégorie : News (Page 2 of 7)

L’ANNÉE DU MASQUE de Clete Purcell

Cette année particulièrement maussade et qui m’aura, par moments, hélas, passé l’envie de lire, a cependant très certainement durci mes choix en matière de lectures. La réalité étant souvent bien plus terrible que la grande majorité des fictions lues, le choix de dix romans marquants pour 2020, s’est avéré, maigre consolation, beaucoup plus aisé qu’à l’accoutumée. 

Cinq ricains, quatre d’expression française et un… grec sembleraient montrer que mes choix se sont portés vers les zones de confort et pourtant la petite centaine de romans initiale a rencontré la  même multitude d’univers géographiques et affectifs que tout lecteur rencontre dans son aventure romanesque.

Il y a bien sûr les romans ordinaires, mais aussi ceux qu’on ne comprend pas, ceux qui incitent à se pencher sur l’état mental de l’auteur ou à s’interroger sur la pertinence d’écrire sous coke, mais aussi les romans facebook avec des auteurs qui s’agitent quotidiennement pour nous rappeler qu’ils existent, de grands prêtres avec leurs hordes d’adorateurs et qui ont la magnifique capacité à passer de hyène à blanche colombe au moment de leurs sorties… On a tous connu aussi les romans dont on arrête la lecture à un moment pour revenir en amont car nos pensées ont vagabondé, les romans dont on admire la pugnacité de l’auteur à finir une histoire qui était sûrement une mauvaise idée au départ. Et que dire des romans qu’il vous semble avoir lu des dizaines de fois déjà, des personnages rencontrés des centaines de fois et puis tous ces romans que la quatrième de couverture rend imbuvables, toutes les couvertures répulsives,( la palme à Actes Noirs qui nous rappelle que “peu importe le flacon..”!), les novellas bâclées qui sentent le roman avorté, les recueils de nouvelles transformés en romans, les erreurs de casting, les recommandations bien déplacées et toutes ces romans dont vous ne gardez aucun souvenir une quinzaine plus tard, les romans qui puent la putasserie, l’opportunisme, les écrits dont vous n’avez pas aimé le style, l’écriture, les bouquins trop pauvres et les trop riches, les histoires que vous rejoignez au mauvais moment, ratant ainsi votre rendez-vous, les romans qui vont font passer un bon moment mais très fugitif, les bandeaux rouges à la con… Et bien sûr, chacun avec sa sensibilité, ses goûts, ses habitudes, sa générosité, sa tolérance ou son impatience…

Et puis il y a les autres romans, les bons, les grands, ceux qui vous restent en tête longtemps, qui vous ont impressionné, rendu humble, qui vous ont choqué, émerveillé, rendu malheureux comme les pierres et finalement marqué durablement. Vous savez ces journées au boulot que vous traversez, absent, avec “la soustraction des possibles” ou “les abattus » sous la main et que vous rejoignez dès que vous avez un minute, ces nuits que vous traversez en solitaire la mort dans l’âme avec les “Nickel Boys” ou en “Ohio”, ces moments terribles où “ le sang ne suffit pas” pour calmer vos “nuits rouges” maltraitées par “les dynamiteurs”, ces voyages qui vous entraînent aux confins de l’horreur avec “le plongeur ou à “Mogok”, brisant peut-être “ce lien entre nous”.

Peut-être représentatifs de cette terrible année, tous ces romans sont particulièrement noirs, de la plus sombre des nuances où la rédemption et la résilience sont absentes, où l’éclaircie est toujours de courte durée, des romans qui agressent, qui cognent, qui vous interrogent sur la nature humaine et titillent méchamment votre propre humanité, votre intimité… Aucun souvenir d’une sélection personnelle annuelle ressemblant tant à une “cour des miracles”, un tel pandemonium. Pas de réconfort à attendre des histoires mais par contre un bonheur constant à lire ces plumes toutes divines, à parcourir ces constructions malines ou réellement admirables au service de torrents de malheur, de cruauté, de courage, de misère sociale et intellectuelle.

Six confirmations et quatre premiers romans classés uniquement par ordre de sortie. Néanmoins la présence de Joseph Incardona en haut du classement reflète bien que “La soustraction des possibles” est, de loin, ce que j’ai lu de mieux, de plus puissant en 2020. J’envisage d’ailleurs de porter plainte contre l’auteur qui me maltraite à chacun de ses romans, cela doit pouvoir s’apparenter à une forme de masochisme chez moi.

LA SOUSTRACTION DES POSSIBLES de Joseph Incardona / Finitude.

« Une fois de plus, Incardona dépèce ses personnages, les met à nu dans leur apparence la plus vile, la plus sale et nul doute que chacun pourra y retrouver un aspect de sa personnalité qu’il cherche à cacher ou à ignorer. Les multiples digressions qui souvent font mouche, les remarques sur la nature humaine, sur les salauds qui nous cassent, donnent une énorme puissance à un roman particulièrement pointu dans ses descriptions et servi par une très, très belle plume imprégnée de morgue et de mépris. « 

LES ABATTUS de Noëlle Renaude / Rivages.

« Voilà un roman qui pourrait n’être que la chronique très dure d’un enfant puis d’un adulte de la fin du XXème siècle si ne s’accumulaient autour de lui, dans son sillage, des tragédies, des horreurs et des meurtres. Articulé en trois parties très inégales dans la densité: les vivants, les morts et les fantômes, le roman est un véritable polar qui se double d’une dimension sociale avec le portrait  d’une France provinciale des petites villes avec ses gueux, ses prolos et ses nantis de la bourgeoise locale, deux mondes, deux entités qui se côtoient mais ne se mélangent pas. Le style peut paraître bien quelconque, il ne l’est pas, parfaitement adapté aux tragédies qui peuplent le roman, au discours des personnages qui s’y perdent, s’y débattent avec leurs monstres intimes. » Rendre passionnantes misères sociale et intellectuelle n’est pas un mince exploit pour un premier roman.

LE SANG NE SUFFIT PAS d’Alex Taylor/ Gallmeister.

« De manière générale, Alex taylor montre les affres de la psyché humaine, les limites de l’entendement, l’animalité ordinairement cachée qui se dévoile  dans la terreur, la perte de conscience: l’homme est un loup pour l’homme. L’histoire de cette colonie dans un hiver à fendre les pierres est éprouvante mais magnifique, interroge sur les comportements, les choix, montre la barbarie à visage humain, l’aveuglement généralisé, accepté par une communauté. «  Quelle plume !

OHIO de Stephen Markley / Albin Michel.

“Ohio” est le roman de l’enclavement, de la récession, de l’isolement, du désabusement d’une jeunesse paumée, des mauvais choix, des regrets, des traumatismes adolescents qui bousillent toute une vie, des amours interdites, des passions éternelles, des addictions, de la guerre. “Ohio” est un roman éminemment politique, ça cogne dur, ça saigne, salope l’auréole de « Barack”et en même temps” Obama”, et effectue une troublante radioscopie d’une population qui va voter en masse Trump quelques années plus tard. «  Grand Prix de la littérature américaine 2020 et en cours d’adaptation par HBO. What else?

NICKEL BOYS de Colson Whitehead / Albin Michel / Terres d’Amérique.

« Il m’est impossible de comprendre et encore plus d’expliquer en quoi “Nickel Boys” est magique… Tout est fluide, brillant, les enchaînements sont parfaits, la poésie offre des moments divins, en apesanteur… Une fois la lecture commencée, toute interruption ressemble  à une trahison vis à vis d’Elwood et Turner et de leur martyre et donc on continue, noué, mal à l’aise jusqu’à un twist final génial aussi effroyable qu’inattendu. » Ce monsieur a pris la fâcheuse manie de remporter le Pulitzer chaque fois qu’il sort un roman. Nickel !

LES DYNAMITEURS de Benjamin Whitmer / Gallmeister.

« Continuant son credo d’une histoire de la violence aux USA, il creuse à nouveau et plus profondément dans le passé pour nous conter violemment le cloaque de Denver à la fin du XIXème siècle. » Dickens dopé au Tarantino.

CE LIEN ENTRE NOUS de David Joy / Sonatine.

« David Joy voulait créer un personnage ressemblant à Lester Ballard d’ “Un enfant de Dieu” de Cormac McCarthy et il l’a réussi certainement bien au delà de ses espérances tant la vengeance de Dwayne distille horreur mais aussi d’autres sentiments d’empathie bien plus troublants, créant un climat bien étouffant, imprévisible jusqu’à la dernière ligne. On est souvent secoué par les faits mais aussi par la réflexion que la prose de David impose. Il n’y pas de blanc et de noir, tout est gris, les victimes agissent comme des bourreaux tandis que les prédateurs font preuve d’une intelligence et d’une mansuétude inattendues. «  L’habitude est prise, David Joy, ce pote qu’on aime retrouver.

LES NUITS ROUGES de Sébastien Raizer / Série Noire.

« De manière plus générale et parce qu’ils ne sont pas légion, ne ratez pas le polar français de l’année. » Sébastien Raizer a arrêté d’emmerder les planètes et revient sur Terre, sur ses terres. Il n’est pas là pour plaisanter et il s’en prend à ceux qui ont flingué sa Lorraine.

LE PLONGEUR de Minos Efstathiadis / Actes noirs / Actes Sud.

« C’est tout simplement du Thomas H. Cook et ses histoires d’amour dramatiques, du Indridason de la grande époque de “la femme en vert” pour le rythme, la parole donnée aux anonymes. Il se dégage beaucoup d’émotion dans la deuxième partie, un inquiétant crescendo qui culminera en fin de roman vers l’abomination ou à la stupéfaction pour le moins ». Un final glaçant .

MOGOK d’Arnaud Salaün / Le Seuil.

« La plume de Salaün est vive, précise, souvent belle, offrant uniquement les seuls détails nécessaires mais créant d’emblée l’ambiance. Satire sociale aussi acerbe qu’inattendue, Mogok renvoie parfois vers des océans de solitude, de tristesse… » La très belle surprise de fin d’année, bretonne de surcroît, un auteur assurément à suivre.

Peut-être que ce ne sont pas les meilleurs, sûr que j’en ai oublié, certainement que je ne sais pas su saisir la beauté d’une écriture, forcément que je suis resté insensible à certains élans, évidemment que je n’ai pas su saisir la poésie ou la prouesse, sûrement, sûrement, mais ces dix romans, eux, m’ont flingué, tous, et c’était bien… A vous de voir maintenant. Je vous souhaite pareil bonheur.

Et puis relativiser, toujours bien garder en tête ce que chante si bien Mustang…

2020 : la bibliothèque au placard de Paotrsaout

D’aucuns prétendraient que nous avons eu l’occasion rêvée cette année de consacrer de longues heures aux plaisirs de la lecture, entre quatre murs. Hélas, le confinement n°1 m’a pris au dépourvu : je me suis retrouvé bien vite à piocher dans les oldies conservés chez moi ou accessibles libres de droits dans les bibliothèques numériques. Ensuite, de façon assez incroyable, j’ai eu envie de passer le maximum de temps à l’air libre : terrasse, jardin, campagne, plage, tout était bon à prendre, avant le retour au mitard vaguement annoncé. J’ai bouffé également cette année une incroyable production d’articles, analyses, tribunes, pamphlets pour rester au contact d’une réalité inédite, mettant à mal la fiction. Seul un petit nombre d’ouvrages de littérature et de littérature noire publiés dans l’année sont parvenus à vaincre autant d’adversité pour arriver jusqu’à moi. En voici une sélection par ordre chronologique de publication 

ALLEGHENY RIVER de Matthew Neil Null / Terres d’Amérique – Albin Michel.

9 short stories ancrées dans un terroir et dans l’histoire des Appalaches où règne un fragile équilibre entre hommes et Nature. Un régal d’écriture passionnée et de puissance sémantique. 

LE SANG NE SUFFIT PAS d’Alex Taylor/ Gallmeister.

Aux frontières du roman gothique et du nature writing. Un maelstrom de misère, de violence, de désespoir sans fin, de survie coûte que coûte. Eprouvant et intelligent. Très belle écriture.

CE QU’IL FAUT DE NUIT de Laurent PETITMANGIN / La manufacture de livres

Un succès de la rentrée d’automne. Mérité. Cela parle de la Lorraine, d’un milieu populaire, du veuvage, de la perte d’une mère, d’engagement politique, de choix de vie. Et de drames et de comment ils affectent l’existence de trois hommes. Terriblement juste et poignant.

OHIO de Stephen Markley / Albin Michel.

Une véritable mise à nu de l’Amérique provinciale des années Obama, qui va basculer en masse dans les bras de Trump. Enclavement, récession, désabusement d’une jeunesse paumée, mauvais choix, regrets, traumatismes adolescents qui bousillent toute une vie, amours interdites, passions éternelles, addictions, guerre : quel cocktail pour un (1er) roman très sombre et très politique. 

WALKER de Robin Robertson / Editions de l’Olivier.

Objet littéraire inhabituel, influencé dans sa forme par la poésie en prose et le cinéma et la photographie NB des années 1940. Un texte très découpé, économe en mots, mais incroyable d’intensité. 

Paotrsaout

BREAK !

Parce qu’il est ridicule de vous parler de bouquins que vous ne pourrez pas lire, en attendant la réouverture des librairies…

ASAP!

Clete.

CE GROS ENFOIRÉ DE PANGOLIN.

Vous avez remarqué que nous vivons un truc inédit et très méchant. Conséquence, une des moindres je le concède, plus de nouveautés à se mettre sous la dent. Il nous reste des bouquins reçus depuis longtemps mais si on ne les a pas proposés en début d’année, c’est peut être qu’ils n’étaient pas réellement pour nous ou pour les gens qui nous font l’honneur et le plaisir de nous suivre. 

Les éditeurs ont fait une croix sur le mois d’avril et ont reporté les sorties en mai et juin voire pour certains jusqu’à janvier 2021. On a plusieurs de ces nouveautés mais quel intérêt de vous en parler maintenant. Voyons le verre à moitié plein, c’est toujours plus rassurant! Pour Nyctalopes, mai et juin, traditionnellement, ressemblent souvent à un grand désert et cette année, cela devrait être beaucoup plus Rock’n’Roll.

Aussi on va fermer pour le restant du mois d’avril où il ne faut pas se découvrir d’un fil ou surtout d’un masque… Personnellement, conscient de mon inutilité actuelle, je vais pouvoir passer du temps à d’autres activités qui me titillent depuis longtemps.

On ne vous oublie pas, on espère vous retrouver en forme prochainement. Des pensées bien sûr pour ceux qui souffrent, pour ceux qui soignent au péril de leur vie et pour ceux qui font tourner le pays dans des conditions scandaleuses, sans protection.

Vraiment un bel enculé le pangolin mais ce n’est pas la pire ordure du moment.

Take care!

Clete.

BONNE ANNÉE, TOUT ÇA, TOUT ÇA!

Habitués comme occasionnels du site, on vous remercie de votre présence, de vos avis et de vos encouragements et on vous souhaite, bien sûr, le meilleur pour 2020.

On est de retour, à géométrie variable comme à l’accoutumée maintenant mais toujours prêts pour vous faire partager ce qui est pour nous le meilleur du Noir.

Le côté partisan revendiqué d’une littérature noire qui a quelque chose à dire ou à montrer, qui interroge, sera développé. On continuera aussi à snober ou à dire tout le mal qu’on pense des auteurs nombrilistes, philosophes et sociologues à deux balles, et autres foutages de gueule d’éditeurs ou d’auteurs.

Allez, on vous aime, on vous embrasse tous parce que vous appréciez la même came que nous et vous êtes donc très loin d’être idiots!

Wollanup.

PS: Et puis cadeau, une petite perle belle à pleurer !

UN DERNIER POUR LA ROUTE (DU ROCK).

Et on tourne la page!

La route du Rock sans pluie, ce n’est pas la Route du Rock. Et en ce vendredi 16, dès qu’Andy Shauf, le génial et discret leader de Foxwarren a commencé à jouer de sa guitare, le crachin que le vent laissait présager est entré en scène lui aussi.Ceci dit, cette ambiance convenait bien à la folk intimiste et orfèvre du groupe californien auteur d’un très beau set devant une assistance limitée mais vite conquise.

Andy Shauf de FOXWARREN pendant les balances.

WHITE FENCE devant un public arrivant au compte-gouttes leur a succédé avec un groupe très pro, un show mêlant ces multiples influences du garage au psychédélisme en passant par les seventies.

Plus de monde à l’arrivée des Néerlandais de ALTIN GUN et leurs compositions ottomanes. La Turquie actuelle d’Erdogan ne me fait pas rêver, sous la pluie encore moins, et puis ensuite très perplexe quand autour de moi, on parle de psychédélisme sixties génial quand je n’entends que du folklore turc, bien sympathique ma foi mais du folklore. Beaucoup ont dansé, et c’est très bien que l’ambiance soit festive, ceci dit, passé une certaine heure, certains se déhanchent sur n’importe quoi. Motocultor, festival métal, propose bien Alan Stivell et Henri Dès ce week-end. Qu’importe le bourbon pourvu qu’on ait l’ivresse. 

Suite au désistement de BEIRUT, certains ont dû annuler le rendez-vous. Moins de monde que pour Tame Impala mais néanmoins une grosse assemblée de fans pour HOT CHIP, belle machine à danser mais pas vraiment rock, parfois ressemblant (aïe) à Culture Club. A noter, néanmoins, une reprise de “Sabotage” des Beastie Boys aussi inattendue que réussie et propice à la sortie de la somnolence.

Finalement, ce n’est qu’à partir de 23H10 que la Route du Rock a vraiment mérité son nom en ce vendredi. CROWS, dont je n’attendais pas grand chose, a balancé un set parfait, urgent, noir dans l’exacte même veine que BLACK REBEL MOTORCYCLE en 2002. Une guitare, une basse, une batterie, un chanteur explosif et c’est parti, un pur moment de rock n’ roll et une très belle découverte de l’année, tout comme BLACK MIDI.

CROWS pendant les balances.

Et pour le reste, pas vu, juste constaté que le DJ set de 2 Many DJ’s, toujours prompts à vous bouger a quand même un peu vieilli et souffre beaucoup de la comparaison avec des Ricains comme GIRL TALK pour ne citer que lui.

Alors, évidemment, tout cela est très subjectif… Je tiens néanmoins à remercier Camille et Justine du service presse/ communication pour leur professionnalisme au service d’amateurs permettant la découverte de l’envers du décor. D’une manière générale, artistes, techniciens, bénévoles, public, j’ai trouvé que ce festival était de belle tenue, superbement organisé, géré et sans réels débordement si habituels dans ce genre de grand barouf.

Un grand bravo à François Floret.

En causant de rock, on a perdu plusieurs abonnés de la newsletter, finalement pas très patients et à qui je dis donc adieu sans aucun regret. On n’a rien à vendre, on tente juste de partager nos passions.

Retour vers la littérature noire, la rentrée est, pour le moment, assez quelconque.

Le dernier Nesbo est en ligne.

Wollanup

PS: Photos avec mon vieil Iphone.

A 17 heures, la ROUTE DU ROCK c’est bien.




La journée du 15 août à La Route du Rock. Propos partisans.

Jeudi à La route du Rock, beaucoup de monde, beaucoup de bottes et de cirés mais pas de pluie malgré un ciel menaçant, très menaçant. Ne soyez pas trop affamés par contre, il y a vraiment la queue même aux gaufres.

POND, c’était surement très bien mais les embouteillages, les files d’attente à l’entrée ont fait que… juste entendu, rien vu. FONTAINES D.C. ensuite a fait un show honnête, du rock, du vrai, rien d’extraordinaire non plus. 

IDLES a, par contre, comme lors de leur premier passage il y a deux ans, mis le feu au fort en empruntant à leur répertoire de deux albums. Slams dans la foule sans guitare et avec guitare. Les mecs sont furieux, un petit côté Gogol Bordello dans le ton comme dans le délire mais humains, sans frime, juste pour l’amour du rock!

IDLES

Il y a toujours des concerts pour nostalgiques à la Route du Rock et cette année n’a pas fait exception avec Stereolab. Adulés par la critique dans les années 90 le groupe n’a jamais connu réellement le succès public. Pour autant, leur set n’avait absolument pas l’allure d’une réunion d’anciens combattants et il y a eu vraiment fusion avec un public plus ancien pendant que les keupons reprenaient des forces à la buvette.

Le set tout à fait honorable de Stereolab n’était pas terminé que déjà la grosse foule s’était préparée sur l’autre scène pour Tame Impala. Le risque avec ce genre de groupes aux albums hyper soignés, à la musique très travaillée, c’est qu’ils n’arrivent pas à reproduire pareille orfèvrerie sur scène. MGMT, lors de son passage à la Route du Rock hiver avait quitté la scène moins d’une minute après avoir débuté pour redémarrer un peu après à cause d’un plantage. Mais là, chapeau. Un son de grande qualité et un public conquis d’emblée puisqu’ils débutent malicieusement avec « Let it happen » assortis de canons à confettis au milieu du morceau. Les canons à confettis seront utilisés trois fois, le public est en extase mais évidemment ce serait un peu cheap pour une enceinte qui a déjà vu à l’oeuvre les fondus des Flaming Lips. Par la suite images psychédéliques, effets de lumière, fumées et lasers impressionnants quoique beaucoup plus rasants qu’ à Glastonbury, images live et enregistrées de Kevin Parker… Il y a eu rappel, prévu bien sûr, mais une prestation lumineuse de plus de un heure vingt au total. Chez Tame Impala, chacun est à son poste mais derrière car plein centre et devant c’est Kevin Parker qui, sans effets très « spéciaux », tout en retenue a su conquérir son monde, s’exprimant en français dès qu’il le pouvait. Alors, c’est vrai, on sent que c’est hyper rodé mais quel spectacle. Bravo Tame Impala !

TAME IMPALA

Avec BLACK MIDI, un nouveau changement d’ambiance. C’est assez bizarre sur scène, les petits jeunes rentrent dedans mais leur musique déjà assez imprévisible sur l’album peut être parfois aussi désarmante live. On ne sait pas trop si le bordel ambiant par moments est totalement maîtrisé mais il y a de la folie, une énergie très destructive et nul doute qu’on réentendra bientôt parler de ces quatre lascars s’ils arrivent à tenir la route car leurs rythmes, leur manière de se vider sur scène et de maltraiter leurs instruments doivent laisser des traces.

BLACK MIDI

JON HOPKINS a enchaîné dans la foulée. Visuellement, c’est magnifique, musicalement c’est tout bonnement de la techno. Peut-être qu’au bord d’une piscine à Ibiza avec un cocktail… à Saint Malo, à un heure du mat et 15 petits degrés, ça le fait nettement moins.

Ça continue aujourd’hui, il ne pleuvra peut-être pas beaucoup.

Wollanup.

Crédit photos: Nicolas Joubard.

« Older posts Newer posts »

© 2025 Nyctalopes

Theme by Anders NorenUp ↑