Destroy All Monsters

Traduction: Pierre Szczeciner

“Un déferlement de violence s’abat sur les États-Unis : à travers le pays, des musiciens sont assassinés en plein concert. Quand vient le tour de Shaun, sa petite amie et le guitariste de son groupe tentent d’expliquer le geste des tueurs. S’agit-il de simple jalousie ou d’obsession fanatique ? À moins qu’il s’agisse d’une contestation qui touche à l’essence même de la musique…”

Second roman de l’Américain Jeff Jackson, LIVE arrive chez nous avec les louanges d’auteurs reconnus comme Don De Lillo et cela peut s’avérer parfois suffisant comme déclencheur d’envie au point que l’on peut oublier de lire la quatrième de couverture en entier et ainsi ne pas voir que le roman est avant tout une romance noire dans l’univers du rock autour de jeunes un peu perdus.

Toute la partie consacrée à la description du monde du rock pour les débutants, les apprentis stars, est réellement jouissive pour tous les amateurs du grand cirque du rock n’roll : les petites salles enfumées, les premières guitares, les amplis déglingués, les coulisses, la fosse, les maquettes, les flyers, les cassettes, les concerts ratés, les premiers fans, les espoirs, les craintes, les réussites mineures, les succès d’estime, tout y est et décrit avec une réel amour avec une plume qui incite à progresser.

Hélas, l’intrigue tourne très vite au conte noir avec ses massacres orchestrés dans tout le pays dont nous ne connaîtrons pas réellement les motivations. Centrée sur trois personnages faisant leurs armes dans le milieu, l’intrigue devient très rapidement obscure, se polarisant sur le mal de vivre de ces jeunes adultes et puis, à un moment, je n’ai plus su différencier le rêve de la réalité.

N’étant pas visiblement la cible de l’auteur, Il est fort possible que les atermoiements très répétitifs des héros, leurs désirs d’une autre vie, leurs envies de suicide, leurs rêves m’aient lassé au point de perdre un peu de vue une histoire trop brumeuse à mon goût. Du coup, il m’est bien difficile de recommander ce roman comme de le condamner…

Rock on !

Clete