Traduction: Janique Jouin.
“Ancien champion de boxe et de free fight, Daniel a raccroché les gants après une blessure grave et dire adieu à ses rêves de gloire. Devenu soudeur, il mène aujourd’hui une vie tranquille avec sa femme et sa fille, âgée de douze ans, à Simcoe, petite ville d’Ontario dont il est originaire. Difficile pourtant, dans une région minée par le chômage, de joindre les deux bouts. Aussi Daniel accepte-t-il de se mettre au service de Clayton, un caïd de seconde zone qu’il a connu dans son enfance, le temps de se renflouer. Mais vite écœuré par la violence de ce milieu, il décide de s’affranchir et de remonter sur le ring.”
La cage, c’est l’espace dévolu aux combats de free fight et comme le roman parle beaucoup de boxe tout est empreint de testostérone et d’adrénaline, parfait exemple littéraire de la célèbre déclaration de Churchill durant le blitz londonien “blood, sweat and tears” mais ce n’est pas dans cette zone de douleur sportive que l’on ressent le plus la souffrance de Daniel et de sa famille.
Roman de la précarité, version canadienne, “Dans la cage” narre avant tout le combat d’un homme pour arriver à faire vivre sa famille décemment. Ces mauvais choix dictés par l’urgence se retourneront évidemment contre lui, nul ne peut jouer avec le feu impunément. Alternant les chapitres familiaux intimistes et les épisodes violents, le roman offre un rythme abouti tout en donnant la certitude que le KO final sera funeste.
Du roman noir sociétal sans aucun doute mais finalement pas encore aussi percutant que Craig Davidson de “Cataract City” avec qui il partage la nationalité et les romans parlant de boxe. On pourrait plutôt voir ici une version sanglante et violente des romans de Willy Vlautin. La dimension humaine est très bien ancrée tant dans la lutte pour s’en sortir, le désir d’arriver à un mieux tout simple que dans l’acharnement à faire le mal.
Premier roman de Kevin Hardcastele, “Dans la cage” est l’augure de romans séduisants à venir.
Dans les cordes.
Clete.
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