Traduction:Héloïse Esquié.
Baltimore and more and more…
Lisez-le ! C’est une phrase que l’on utilise en fin d’écrit, comme supplique finale quand tous les arguments ont déjà été avancés mais ici je ne sais pas quoi dire sur cet ouvrage qui ne paraisse pas encore plus dérisoire qu’à l’accoutumée.
Dans Baltimore, David Simon raconte son expérience de journaliste suivant les équipes d’un commissariat de Baltimore, jour et nuit, pendant un an à la fin des années 80.
David Simon est un grand, c’est, entre autres, un des deux créateurs de la série culte se déroulant à Baltimore « the Wire », il est aussi l’auteur de la série « Treme » sur le milieu musical à La Nouvelle Orléans et tout récemment, il a écrit « the Deuce » série sur Times Square dans les années 70 avec George Pelecanos, autre grande plume du polar ricain
Pour l’écriture de the Wire, il a été aidé par ses amis écrivains, la crème du polar urbain ricain. Au chevet de la bien malade Baltimore se sont succédés la plume de Washington : George Pelecanos, celle de New York : Richard Price et celle de Boston : Dennis Lehane.
Comment le produit pourrait-il être mauvais avec de tels compagnons ?
Baltimore raconte la criminalité à Baltimore en explorant tous les angles. C’est un travail de forçat qu’a effectué l’auteur ne laissant rien passer. Tous les aspects des tragédies urbaines sont étudiés. Du premier coup de fil pour annoncer un meurtre au pot entre flics une fois l’enquête terminée, tout est signalé, raconté, expliqué, analysé, vraiment tout mais d’une façon intéressante ne créant jamais de lassitude car David Simon sait écrire et sait aussi créer du suspense en nous servant l’enquête sur le crime d’une fillette comme fil rouge de l’ouvrage.
C’est un pavé qui fait plus de 900 pages mais, je pense que l’on voit ensuite les flics d’une autre façon, toujours aussi incompréhensible : comment peut-on faire ce boulot ? Comment peut-on se lever le matin en sachant qu’on repart à la guerre ?
Le seul bémol mais bien compréhensible car il était invité par la police de Baltimore, c’est que Simon n’explore pas le versant privé des flics. Ils apparaissent comme des preux chevaliers dont le côté sombre n’est jamais dévoilé.
Baltimore est un témoignage fascinant, éprouvant par ce qu’on peut y lire, bouleversant bien des fois et profondément humain. Dernièrement, un auteur français racontait qu’il avait passé une journée dans un commissariat… David Simon, lui, a suivi les flics de Baltimore pendant un an…
Du sang, de la sueur et beaucoup de larmes !
Wollanup.
Commentaires récents