« Une nuit, après une énième rencontre Internet ratée, Manon Bradshaw est envoyée sur une scène de crime.Edith Hind, étudiante à Cambridge, belle, brillante et bien née, a disparu. Peu d’indices, des traces de sang…Chaque heure compte pour la retrouver vivante. Les secrets que l’inspectrice Bradshaw s’apprête à découvrir auront des conséquences irréversibles, non seulement pour la famille d’Edith mais pour Manon elle-même. »
Manon Bradshaw est une des voix de ce roman choral, certainement la plus importante pour ce qui concerne l’enquête. Les autres sont les voix de la douleur: de la mère d’abord ébranlée puis effondrée et d’ Helena la meilleure amie d’Edith au cœur de la tourmente, dernière personne à avoir vu Edith. La quatrième voix est celle de Davy, collègue de Manon et permettant d’avoir un éclairage différent sur la personnalité troublée de celle-ci proche de la quarantaine galérant de rencontre en rencontre avec des hommes étant dans le même vide existentiel que le sien, perdus dans la même solitude qui ronge.
Manon et son équipe d’enquêteurs du Cambridgeshire, comté au nord de Londres, vont fouiller, gratter et le parfait vernis de la famille Hind va salement s’effriter au fur et à mesure des révélations sur la vie et sur la sexualité d’Edith, pas l’oie blanche, pas la gentille bourgeoise en devenir que son père, intime d’un ministre et médecin de la couronne britannique, envisage, espère. Avant tout un roman d’investigation policière “ Présumée disparue” se distingue néanmoins par son déroulement où interrogatoires musclés, interpellations, coups de feu, bastons sont totalement absents. Susie Steiner montre le caractère minutieux, ennuyeux, désespérant de la procédure. Les jours, les semaines passent…
Parallèlement à une enquête où elle distille des révélations plus ou moins explosives dans une intrigue bien agencée dans sa progression, Susie Steiner s’intéresse beaucoup à la vie de Manon, à ses rendez-vous câlins peut-être, coquins parfois et à ses échecs surtout… qu’elle arrive à surmonter, aidée par ses collègues. Tout ceci est raconté en détail et là, on manque de peu, à plusieurs reprises, de quitter le cadre du polar pour lire une nouvelle mouture de Bridget Jones, sans l’humour néanmoins.
Certains, et je ne leur donnerai pas forcément tort , trouveront que l’intrigue se noie dans des passages, dans des considérations qui n’apportent pas grand chose à l’intrigue criminelle. En fait, tout dépendra de l’empathie que Susie Steiner aura su créer chez vous, de la proximité affective que vous pourrez avoir de par votre parcours, votre sexe, votre âge, votre propre vie quoi, avec la tourmente vécue par Manon et les autres personnages féminins qui ont la part « belle », importante du roman. “Présumée disparue” daté de 2016 est la première des enquêtes de Manon dont la suite “ Persons unknown” de 2017 paraîtra bientôt dans la collection.
Que penser vraiment de ce roman avec un peu de recul? Il est certain que l’enquête est bien maîtrisée, réserve un final réussi sans être à tomber non plus, mais l’ensemble est quand même très ralenti par les états d’âme finalement assez lisses des différents personnages délivrant ainsi un résultat somme tout un peu convenu et manquant des multiples aspérités, de la rugosité, qui distingue depuis ses débuts les productions EquinoX.
Tiède.
Wollanup.
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