Par les rafales est un roman de Valentine Imhof auteure d’une biographie de Henry Miller.
Par les rafales, un titre qui prend tout son sens à la fin du roman. Ces rafales vous emporteront dans les ténèbres. Ces rafales – poétiques – secoueront votre être – vous ressentirez de la haine, de la colère, de l’empathie, vous comprendrez ce que veut dire Lutter, et pourtant quelque part au loin, dans la brume vous apercevrez un point lumineux. Par les Rafales, accompagnons Alex pour gravir les obstacles que cette putain de vie a mis devant et derrière elle, accompagnons là vers cette lueur -l’espoir – dans l’horizon brumeuse du néant nordique.
« Ils avaient réussi à la retrouver. Alex l’avait compris. Le type inventait des souvenirs bidon, il a proposé de s’arrêter dans un café de campagne pour boire un pot. Pour le plaisir d’être en France, parce que c’est si différent des États-Unis… Ça, elle le savait. Quand il a enserré ses jambes entre les siennes, elle n’a rien fait pour se dégager. Au contraire. Elle a envoyé tous les signaux pour lui faire entendre qu’elle n’attendait que ça depuis le début… Elle le tenait… Elle saurait disparaître ensuite. C’est du moins ce qu’elle pensait. Mais on laisse toujours quelque chose derrière soi. Et au moment où Alex s’apprête à tuer un homme, pour la troisième fois, Kelly MacLeish, jeune sergent juste sortie de l’école de police et mutée aux Shetland, décide de changer complètement d’angle dans l’enquête sur le meurtre de Richard MacGowan le soir du Up Helly Aa, la fête des Vikings, lorsque tout le monde se rassemble pour la crémation du drakkar. Le seul indice retrouvé sur le cadavre, c’est un long cheveu noir. Alors sans le savoir, Kelly rejoint le camp des poursuivants. Ceux qui courent après Alex, ceux qu’elle fuit, toujours plus vite, toujours plus au nord. »
Jamais le roman noir n’a été aussi ancré dans le présent et l’actualité. C’est le cas de l’ouvrage de Valentine Imhof qui s’attaque à un sujet fort dont on entend beaucoup parler ces temps. Dans le roman le personnage principal vivra de terribles instants en Louisiane. Des événements qui impliqueront par la suite: une blessure qui ne peut jamais cicatriser et surtout une vie détruite. Et dans ce roman que dire des agresseurs ? Le trait un peu grossi, sûrement pour les rendre détestables, nous mène à les haïr et à vouloir les détruire – faire de la charpie de leurs sales gueules !
Le personnage d’Alex, héroïne, nous possède !
Alex, une jeune femme dont on apprend l’âge étonnant à la fin de l’intrigue nous donne l’impression que sa vie défile à grande vitesse. C’est une personne forte, blessée pour ne pas dire détruite en proie à des sentiments d’être suivie, harcelée, que quelqu’un en veut à sa vie. Alex, est une jeune femme auquel on s’attache malgré les actes terribles qu’elle commet. J’ai été heureux de l’accompagner. La plume habile de l’auteure nous donne l’impression que nous, lecteurs, réussissons à l’aider. Ou tout du moins Alex, aussi dure soit-elle, accepte de nous tendre la main pour que nous puissions l’aider. Alex est un magnifique personnage.
Par les rafales est un roman étonnement écrit. Il est empreint de poésie et de musique, omniprésente (la playlist en fin de roman est d’ailleurs impressionnante !). La géographie des lieux nous permet de nous les imaginer, souvent noirs, brumeux et pluvieux, sans oublier nappés de fumée de cigarettes et d’alcool. Tout est fait pour nous plonger au plus près des personnages. Si près que chaque chapitre est précédé d’un extrait de romans, de poèmes dont la police est calligraphiée. Certes la lecture est difficile mais parvenir à les déchiffrer nous rend victorieux ou peut-être est ce une manière d’entrer dans le cœur d’Alex, soit en ami ou en intrus, peut-être….
Par les rafales, un grand roman !
Merci Alex. Merci Valentine Imhof.
Bison d’Or.
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