Traduction: Lucile Arnoux-Farnoux
“Le meurtre d’un inconnu dans les rues de Montmartre plonge les enquêteurs de la police française dans une impasse. De son côté, Théodore Richter, le jeune fils de la victime, tient à ce que les dernières volontés de son père soient respectées. Il engage le détective privé Chris Papas pour faire rapatrier le corps du défunt en Grèce, où il voulait être inhumé. C’est là, dans le cimetière d’un village grec, que Papas va mettre la main sur une vieille carte mystérieuse…”
On avait découvert Minos Efstathiadis avec son premier roman paru en France en 2020. Le plongeur était un bon polar mais également un roman avec certains passages très durs relatant des pratiques odieuses des nazis en Grèce durant la seconde guerre mondiale. On avait d’ailleurs alors signalé le caractère glaçant de certaines scènes, un roman à ne surtout pas mettre entre toutes les mains. D’emblée, on peut dire que si ce roman n’est pas un long fleuve tranquille et heureusement d’ailleurs, la violence, bien présente, n’atteint jamais les sommets d’abomination connus dans le passé. Tout n’est pas parfait non plus. Commençons donc par ce qui fâche un peu.
Petite déception, alors qu’on envisage aisément le bleu de la mer Egée en ouvrant un polar grec, nous voilà propulsés d’entrée dans la grisaille parisienne à Montmartre plus précisément. Une grande partie de l’histoire se déroule d’ailleurs à Paname et pour l’exotisme, le soleil, la bouffe méditerranéenne, on repassera. Ceci dit, vous verrez que la vision de la capitale par un regard extérieur ne manque pas de piquant parfois.
Deuxième regret, peut-être encore plus subjectif, le roman est très (trop) court tant certaines histoires, à forte coloration onirique ou magique, auraient mérité d’être beaucoup plus détaillées. On sent une sorte d’emballement, peut-être un peu regrettable, à en faire un thriller blindé qui décolle dès le départ et qui ne vous laissera souffler, et encore, qu’une fois la dernière ligne lue.
C’est indéniablement du très bon dans le genre polar d’investigation avec un Chris Papas, tout simplement humain, aux prises avec une histoire qui le fascine peut-être autant que les soucis de son chien hospitalisé. Homme solitaire, discret, Chris se dévoile un peu plus que dans le précédent opus. L’histoire, lancée comme une enquête sur un banal fait divers part très vite sur les thèmes des trafics internationaux d’œuvres d’art et du commerce des humains…quelques belles ordures et de nombreuses vies brisées ou scarifiées.
Le couteau des sables, deuxième enquête béton signée Chris Papas et la confirmation du talent de Minos Efstathiadis.
Clete.
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