Neuf trentenaires formant un groupe d’amis sur Facebook décident de partir faire une croisière en méditerranée. Ils ne se sont jamais rencontrés mais partagent des centres d’intérêt comme la voile, les voyages. Malheureusement, les vacances de rêves vont vite se transformer en cauchemar.
Les relations entre les 9 occupants du bateau ne sont pas toujours au beau fixe, l’un des membres du groupe, Dorian, sème la zizanie, alors que c’est le seul vraiment capable de manœuvrer le voilier. Une nuit, le bateau fait naufrage sur une petite île déserte. Un des passagers manque à l’appel, il s’agit évidemment de Dorian.
Interpol envoie sur place Eva Velasquez, brillante criminologue, afin d’interroger les rescapés. Elle doit faire équipe avec la police espagnole déjà sur place. S’ouvre alors une course contre la montre : la tempête menace, il faut évacuer l’île, mais Eva refuse, elle veut rester dans cet environnement afin de garder les passagers sous pression et qu’ils parlent enfin.
Que s’est-il passé sur ce bateau et sur l’île pour qu’ils ne se retrouvent qu’à 8 ? Ont-ils tué Dorian, ou celui-ci s’est-il noyé ? Qui sont les victimes, qui sont les bourreaux ? S’agit-il d’une histoire de vengeance ?
Eva va interroger les 8 personnages tour à tour, le roman alternant les témoignages de ce qu’il s’est passé sur le bateau et sur l’île, et des passages actuels avec les interrogatoires. Avec ses questions, Eva va réussir à établir les traits de caractères de chaque protagoniste, elle essaie ainsi de comprendre ce qui leur est arrivé. Dorian est au centre de toutes les questions et de toutes les récriminations des 8 amis survivants. Nous nous retrouvons dans un huis-clos où l’histoire se déroule sur les pages à la faveur des déclarations des rescapés.
Comme nous le décrit l’auteur au cours du roman, l’histoire est construite sous forme de Mindfuck : il s’agit d’induire en erreur : « qualifie une œuvre dont la narration complexe et ponctuée de coups de théâtre, mène à un dénouement improbable voire contradictoire avec l’histoire. Pourtant il se révèlera parfaitement logique à la lueur des indices qu’on n’a pas su voir ».
L’écriture est sans fioriture, décrivant les scènes d’interrogatoires et le déroulement des faits. Il en ressort une impression de sécheresse dans le ton et dans la narration. On lit l’histoire, on émet des hypothèses et on a envie de savoir ce qu’il s’est réellement passé mais on se s’attache pas aux personnages, ni même à Eva. Les indices distillés au fil du roman nous permettent, non pas de deviner l’intégralité de la conclusion, mais au moins de nous en approcher.
Il s’agit là d’un roman plaisant, mais qui ne reste pas longtemps dans nos têtes après l’avoir fermé. Une construction à la Usual Suspects mais qui manque un peu de caractère pour en faire une grande histoire.
Marie-Laure.
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