« La postière, sourde et sans le sou, tuée à Akureyri, et le capitaliste de Reykjavik, « nouveau Viking » à la tête d’un portefeuille de millions en créances, n’ont aucun rapport. Pourtant le destin fait se croiser leurs chemins lorsque, malgré l’opposition du commissaire de police qui le déteste, Einar enquête pour son journal en perte de vitesse sur la disparition d’une petite fille… »
Encore une fois il ne faut pas lire la quatrième de couverture jusqu’au bout pour se conserver un réel plaisir de lecture tel que l’a certainement voulu l’auteur.Il s’agit de ma troisième rencontre avec cet auteur un peu dans l’ombre du grand écrivain islandais Indridason et le moins que l’on puisse dire c’est que l’élève est en train de rattraper le maître devenu moins systématiquement exceptionnel.

Comme son illustre collègue, Thorarinsson écrit un roman à fortes consonances sociales et s’attaque à la crise qui a secoué le pays comme le reste de la planète mais il la montre sous un angle original, dans la description de la chute d’un flambeur Ölver Margretarson Steinsson pour qui tout se casse la figure du jour au lendemain dans ses affaires comme dans sa vie privée.

C’est aussi un hommage aux gloires du rock n’ roll déchues, oubliées mais qui continuent de vivre, survivre, grâce à ce passé glorieux et des anecdotes inventées, montées en légendes.

C’est surtout, surtout, un roman émouvant, éprouvant, triste comme une Toussaint en Bretagne, sur l’enfance : bafouée, flouée, privée de ses rêves. C’est un très beau roman qui, sous un style léger, au départ, raconte un drame dont certains coupables peuvent aussi être considérés  comme les victimes.

Un roman sur la crise splendide, un livre que vous n’oublierez pas une fois la lecture terminée.

Wollanup.

P.S. : Il y a quand même un sacré problème avec les auteurs islandais : quand ils introduisent un nouveau personnage, on ne sait jamais, avec leurs prénoms, s’il s’agit d’un homme ou une femme. D’ ailleurs, parfois ils en jouent…