Sam Scott est un créateur de coques de portable et un tueur en série aux modes opératoires divers et variés. Alors qu’il hérite d’une forte somme d’argent, un homme et sa fille lui soufflent l’appartement qu’il convoitait.
Il n’en faut pas plus pour que Sam Scott décide de les tuer.
Une histoire de tueur en série, encore ? On se demande où va nous emmener l’auteur, Jof Brigandet, et comment il va parvenir à nous proposer une histoire originale. Vous allez être étonnés !
Au cours de notre lecture, on s’aperçoit très vite que Sam Scott n’est pas tout à fait un archétype de tueur en série. Certes, il est misanthrope, n’aime rien, ne supporte rien, mais n’est pas psychotique. Il n’a rien d’un surhomme, n’est pas pervers, ni n’est dégueulasse. Il aime seulement tuer comme certain aiment jouer aux cartes. Bref, une manière de passer ses nerfs.
Sam Scott est fortement attachant. Même si il profère des horreurs à Emily Archer, handicapée physique, brillante jeune femme, à l’image du génial physicien Stephen Hawking.
Et Emily Archer ne se laissera pas faire ! Les deux protagonistes vont se donner du fil à retordre !
La balade électrique d’Emily Archer est bien sur un polar. L’intrigue est classique et nous tient en haleine. Comment ne pas être intrigué par ce que vont faire nos deux protagonistes pour régler leurs comptes ?
Et quoi de mieux qu’une intrigue classique pour nous mener en bateau et nous offrir un final haut en couleur !
Le discours oscille entre première personne, la parole de Sam Scott, ce qu’il relate prendre forme petit à petit, mystérieux; et le narrateur à la troisième personne qui relate les faits.
Roman court mais fort, on souhaiterait presque plus !
Et c’est par le biais du polar que l’auteur intègre un thème qui lui semble cher : le handicap physique et l’acceptation de l’autre. Difficile d’en dire plus sans risquer de dévoiler la trame de l’histoire. Cependant, on comprend vite que ces deux personnages cherchant à s’entre-tuer vont tisser des liens intimes et forts. Tous deux vont réussir à combattre leurs démons et vont trouver une certaine rédemption; goûter à ce qu’ils n’ont jamais connu et qui manque cruellement à leur vie.
Voilà qui est fort : on oublie vite que ces personnages sont différents, on se rappelle qu’ils sont avant tout humains. Et qu’ils ont de la suite dans les idées !
Dans « La balade électrique d’Emily Archer », tout est savamment dosé : on ressent de l’angoisse, de la colère, on rit. Il y a aussi de la tristesse. On tomberait presque amoureux. Enfin, ce roman rend heureux et nous permet de nous poser de bonnes questions.
En bref, la balade d’Emily Archer est un roman JUBILATOIRE ! A lire ! Et chapeau bas l’artiste !
Bison d’Or.
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