Traduction: Romain Guillou.
Larry Fondation a grandi dans un quartier chaud de Boston et quand à l’âge adulte, il déménage à L.A. pour sa carrière de journaliste, il devient médiateur de quartier à South Central L.A. et Compton et certainement que son expérience personnelle lui a servi pour ses écrits. Quatrième partie d’une œuvre qu’il envisage comme un octet sur los Angeles « Effets indésirables » est paru en 2009 aux USA et on ne peut que féliciter les éditions Tusitala pour la poursuite de la diffusion des bouquins de Fondation autrefois édités par Fayard.
Fondation photographie la ville de Los Angeles ou plutôt ses habitants mais pas les Californiens bronzés et bodybuildés qui pensent être les élus du troisième millénaire mais plutôt ceux que le grand rêve américain (vaste farce) a laissés sur le bord de la route par leur faute ou par la folie d’un monde occidental sans pitié pour les plus faibles, les plus démunis ou les plus malchanceux.
Formé de nouvelles allant de quelques pages à quelques lignes « Effets indésirables » offre des instantanés terribles, crus, toujours tendus où la morale est souvent battue en brèche par la folie, l’addiction ou le désir de s’en sortir coûte que coûte. La chute de ces petits instants de vie est souvent à couper le souffle, sidérante, nous choquant, nous provoquant de la même manière qu’un Eric Williamson, c’est dire l’urgence de lire Fondation.
De sales histoires qui donnent à réfléchir, comme un Carver qui aurait changé de public pour s’intéresser aux plus démunis, lancées par des phrases qui cognent dur « J’avais vraiment envie de tuer quelqu’un mais je ne voulais pas aller en taule. », « J’étais censé l’abattre, mais je me suis dégonflé. » mais aussi parfois agrémentées d’un ton très enthousiasmant comme pour dégonfler un peu la pression« Je ne parlais que l’anglais quand je suis entré dans le taxi-phone ; en sortant, je parlais aussi espagnol. » ou par des passages plus lyriques « le soleil apporte avec lui son lot de contraintes. » . Beauté vénéneuse.
Indispensable !
Wollanup.
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