Riccardino
Traduction: Serge Quadruppani

L’an dernier, on vous avait proposé La méthode sicilienne, l’avant dernière enquête de Montalbano, le flic d’Andrea Camilleri, très grand auteur italien décédé en 2019 et dont on vous a déjà parlé plusieurs fois au cours des années.
L’écrivain a beaucoup écrit et on le retrouve dans le catalogue de plusieurs éditeurs français comme Métailié ou Fayard, mais sa plus grande réussite reste le cycle Salvo Montalbano, 30 volumes dont deux encore inédits chez nous. Montalbano a eu le droit à sa série TV (8 saisons) qu’on a pu voir sur France 2 à une époque et qu’on peut retrouver aujourd’hui sur Polar+.
Riccardino est le dernier de la série. Ecrit en 2004, 2005, cet épisode semblait boiteux pour Camilleri. En 2016, il l’a retravaillé afin de donner une issue à la saga Montalbano. Evidemment, cette ultime histoire s’adresse en priorité aux connaisseurs mais peut, éventuellement, donner envie de plonger un peu plus dans l’univers un peu foutraque et délicieusement sicilien du commissaire. En effet, si les enquêtes sont souvent de première bourre avec une réelle investigation, dans un commissariat où Montalbano a vraiment beaucoup de mal avec ses adjoints à la comprenette très limitée, la vraie star de la série c’est la Sicile, ses senteurs, ses odeurs, son soleil, ses gens et sa mafia évidemment.
Ajoutons que la traduction des enquêtes de Montalbano, utilisant un parler sicilien très particulier, a toujours posé problème. En France, le talent et le travail du traducteur exclusif pour la France Serge Quadruppani (journaliste, écrivain, traducteur et essayiste) , en gardant beaucoup du dialecte et des régionalismes siciliens, ont contribué de manière conséquente au charme des frasques du commissariat de Vigata, ville imaginaire inspirée de Porto Empedocle.
« Il y eut un crime et Montalbano le résolut. Ou bien… Dans cette ultime enquête, plus que jamais, les apparences sont trompeuses. Quatre amis se retrouvent dans la tourmente à la mort de l’un d’entre eux. Quand il apparaît que ce Riccardino partageait beaucoup plus qu’il n’est en général partageable avec ses meilleurs amis, la conclusion de l’affaire semble s’écrire d’elle-même. Du moins c’est ce que voudrait l’Auteur, s’invitant dans l’histoire par un tour pirandellien, au grand dam du commissaire. Mais Montalbano ne serait pas Montalbano s’il s’en laissait conter, même par son propre créateur. Montalbà, la scène est à toi ! »
Riccardino n’atteint pas tout à fait les sommets de certaines enquêtes, mais il était difficile de passer outre la dernière de Salvano Montalbano. Surtout, cette conclusion nous permet de remercier Andrea Camilleri pour toutes ces grandes heures passées sous le soleil sicilien.
Grazie mille maestro
Clete.
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