Nous sommes à la veille des vacances de Noël et des fêtes associées. Deux jeunes s’introduisent dans une école maternelle armé jusqu’aux dents, et tuent une institutrice et un petit garçon. Nous ne sommes pas aux Etats-Unis, témoins une fois de plus d’une tuerie de masse, mais dans une petite ville de Bretagne.
Je ne lis presque jamais les 4èmes de couverture, et là encore je n’ai pas dérogé à cette règle. Du coup, quand j’ai commencé ce roman, ma première impression a été de dire : « encore un meurtre d’enfant, une explosion de famille, je n’en ai pas envie ! ». Et bien c’est tout le contraire qui s’est produit.
Oui c’est une histoire très dure, avec une fois de plus, la disparition d’un enfant. Mais Alain Van Der Eecken ne cherche pas à nous apitoyer. Il nous donne la perspective du père de ce gamin, Martial, qui est greffier au tribunal de cette petite ville. Nous décortiquons cette histoire, cette enquête au travers des yeux de ce père, mais aussi de cet officier de justice. Et quel coup magistral ! On est à la fois ému et triste pour cette famille mais aussi témoin de la mise en marche de cette énorme machine judiciaire, des petits arrangements, des coups bas, des négociations entre chacun.
Martial cherche à comprendre ce qui s’est passé et nous sommes sur le fil du rasoir entre cette quête de vérité et la vengeance sous-jacente qui porterait une lueur d’espoir au travers de cette souffrance d’un père orphelin.
Chaque personnage a ses propres failles, et avance dans une atmosphère de fin du monde, avec des tempêtes, et le naufrage de l’Erika en arrière-plan. Chacun ressent une certaine détresse, une confusion qui les font interagir entre eux, et rendent cette histoire profondément humaine et émouvante.
Vous l’aurez compris, j’ai été très touchée par ce livre, son histoire bien sûr, mais surtout son style et sa narration qui le rendent vibrant. Vous tournez les pages, entrez dans cette histoire, prenez part aux combats de chaque protagoniste contre les souffrances de la vie, contre leur destin, et vous continuerez à l’avoir en tête longtemps après l’avoir refermé.
Superbe !
Marie-Laure.
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