Traduction: Céline Romand-Monnier
Comme l’an dernier, la Série Noire devance la rentrée littéraire en offrant une nouveauté d’un grand auteur de leur catalogue, dès le 11 août quand la plupart des Français sont en vacances et donc tout à fait dispos pour un petit polar. Malin, une réussite sans doute puisque l’opération est réitérée.
L’an dernier, on n’a pas parlé de La femme au manteau bleu de Deon Meyer, sorti au milieu du mois d’août, qui était une grosse escroquerie de l’auteur sud africain, une pauvre nouvelle gonflée comme on peut avec problèmes avec la banque d’un des héros, une deuxième intrigue à laquelle on cesse de s’intéresser au bout de trois pages et un coupable très, très vite découvert.
Ici, point d’arnaque, Nesbo nous offre sept nouvelles autour du grand thème de la jalousie même si la vengeance, une des conséquences, est peut-être plus présente. Il ne semble pas que Nesbo nous fasse le fond de ses tiroirs. Certaines histoires sont tout simplement allées au bout de leur possible prolongement et d’autres illustrent une idée toute simple.
Nesbo, poids lourd mondial du polar, n’est pas célèbre pour ses nouvelles mais bien pour des polars copieux. Du coup, votre appréciation de ces courts écrits pourra varier selon le cadre. Moi, par exemple, je n’en pouvais plus de Phtonos et de ses pages sur l’escalade dans une histoire de gémellité bien trop prévisible. Vous verrez, vous mettrez dix ans de moins que le flic à comprendre l’affaire. Londres, par contre, démarrait très bien et méritait bien plus qu’une quasi anecdote. Mais, dans l’ensemble c’est du Nesbo, c’est pro, parfois surprenant. Le suspense est bien géré et on ne s’ennuie jamais ou presque.
« Aucun remède à la jalousie sinon le temps ou la vengeance, à chaud ou calculée.
Autour de Phtonos, longue nouvelle démoniaque dont l’ambiguïté perverse aurait ravi Patricia Highsmith, six récits illustrent la jalousie meurtrière : du raffinement de la bourgeoise hitchcockienne aux atermoiements de l’auteur à succès installé à l’étranger ; de la pulsion primaire de l’éboueur bafoué à la résignation blessée d’une petite vendeuse issue de l’immigration ; de la préméditation froide du photographe d’art raté à la ruse d’un chauffeur de taxi humilié par sa femme.”
Alors De la jalousie était parfait pour compléter le cahier de sudoku ou de mots fléchés des vacances d’août. Parfait pour la plage, parfait pour un séjour chez la belle-mère aussi et vital pour la plage avec la belle mère. On est en septembre je sais, vous voyez…
Clete
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