“Après quelques déboires professionnels, passablement abattu et sans le sou, un dessinateur de bandes dessinées s’installe sur une petite île française, afin de faire le point sur sa vie et sa carrière. Au gré des saisons, il découvre alors tout un monde, aussi insulaire que versatile, et se retrouve presque malgré lui intégré à une « pittoresque » communauté. Il est bientôt sollicité par le maire pour peindre une immense fresque dans la salle des fêtes, censée rendre justice à la vie de l’île et à ses habitants.”
Tout plaquer pour devenir une bernique sur un rocher, voilà en gros le projet de notre héros, mal dans sa vie. Mais, comme tant d’autres qui ont comme fantasme le retour à une vie plus près de la nature et qui se plantent dans les grandes largeurs, son apprentissage de la vie sur une île ne va pas être de tout repos… Les îliens, sous toutes les latitudes, ont une particularité, une histoire qui leur est propre et qu’ils entendent préserver devant les “envahisseurs” et n’accueillent pas forcément à bras ouverts tous ceux qui débarquent. Et puis, il faut bien s’en rendre compte, une île peut devenir rapidement une prison pour celui qui ne n’est pas bien préparé. Notre héros va en faire plusieurs fois la cuisante expérience et ce sera l’occasion pour l’auteur de dresser des portraits hilarants d’autochtones un peu “barrés” et de créer des situations souvent ubuesques, décalées.
Ce roman respire l’humour, produit souvent l’hilarité mais toujours avec une très agréable bienveillance, une tendresse d’homme amoureux. Si le propos s’avère souvent léger, il s’assombrit aussi parfois avec le crépuscule d’une star de cinéma recluse sur l’île ce qui le distingue, comme je l’ai vu parfois qualifié, d’un conte.
La vague qui vient produit un bonheur tout simple au lecteur. Toujours très juste dans la moquerie comme dans des évocations qui couvrent beaucoup de la mythologie propre aux îles, Daniel Fohr séduit avec une plume très habile, tendre, qui séduira tous ceux qui sauront savourer, au rythme des îliens, cette ode amoureuse à l’insularité, foi d’habitant du golfe du Morbihan.
Clete
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