« Ça restera comme une lumière » de Sébastien VIDAL m’a happé dès les premières pages et ne m’a plus lâché jusqu’à la dernière. L’auteur a ce style d’écriture qui va droit au but, puissante et captivante. Sébastien VIDAL sait retranscrire à merveille, les émotions, les sentiments de ces personnages, le tout dans un environnement rural, dépeint au point d’avoir l’impression d’y être allé soi-même.

Le personnage principal est Josselin, ancien militaire en opération au Mali revenu blessé physiquement et psychologiquement. Il y a perdu son œil, son compagnon d’arme Erwan et le bien-fondé de son engagement pour sa patrie. En phase de reconstruction, il revient à Missoulat petite ville de province où il a passé 2 mois de vacances inoubliables plus jeune.

Il fait la rencontre de Henri, ferronnier et artiste du métal, personnage fort qui a perdu sa femme dans un tragique accident et coupé tous liens malgré lui avec sa fille Emma.

Les deux hommes vont partager leurs vies pudiquement et s’épauler mutuellement. L’ancien transmettant au plus jeune son savoir-faire et recevant en retour une aide précieuse.

En effet, Missoulat est une petite ville désertée, souffrant économiquement, vivant sous le joug de Charles Thévenet, patron de la seule entreprise du secteur. Thévenet ne vit que pour écraser son prochain dans le seul but d’asseoir un peu plus son empire, contrôlant la politique locale, la gendarmerie et ses citoyens. Il use à volonté d’hommes de main pour arriver à ses fins et il a une sérieuse dent contre Henri dont il veut récupérer les terres et se venger, le pensant coupable de la mort de son fils.

Josselin navigue donc en eaux troubles dans ce climat pesant et va retrouver ses amis d’enfance Martin et Emma. Martin vit en marge de la ville dans une caravane pourrie et passe le plus clair de son temps dans les vapeurs d’alcool, Emma tient un salon esthétique, enceinte et toujours aussi belle aux yeux de Josselin. 

L’histoire s’envenime crescendo, l’intensité monte doucement mais sûrement, les personnages principaux sont au cœur d’une sombre tourmente qui ravage les cœurs et les esprits. L’apothéose est une explosion de sentiments pour le lecteur mêlant la joie, l’amertume, la tristesse et l’espoir.

Ce roman met en lumière la complexité de la nature humaine face à la mort et sa résilience, la faculté de l’Homme à surmonter les échecs et les épreuves de la vie, la force de l’amour d’un père pour sa fille, l’abnégation d’un homme pour l’amour de sa vie.

Ça restera pour moi l’une des plus grosses claques littéraires.

Nikoma