Romain Slocombe, auteur de romans noirs, réalisateur, illustrateur, photographe… réunit dans « route 40 » cinq nouvelles qu’il a écrites entre 1980 et 2005. Deux d’entre elles n’étaient pas des nouvelles à l’origine : « fantôme du passé » était une pièce radiophonique et « weekend à Tokyo », un scénario. Romain Slocombe les a toutes révisées et retravaillées avant cette édition.
« Quel est le point commun entre un shérif posté dans le désert de Mojave, une hippie qui sillonne les routes californiennes en stop, une musicienne suicidaire égarée dans une petite station des Alpes, et une vieille touriste à Paris désireuse de renouer avec son passé ?
Le Japon, leur pays de naissance ou d’origine et inspiration éternelle de Romain Slocombe, qui ajoute à la liste de ses talents celui d’auteur incomparable de nouvelles.»
Le Japon comme fil conducteur, donc, ce pays qui fascine Romain Slocombe et qu’il connaît bien, il y a situé plusieurs de ses romans. Ce fil est parfois évident comme dans «fantôme du passé » qui évoque un pan de l’histoire d’après-guerre au Japon, parfois ténu, juste dans l’origine des personnages, en particulier pour celles qui se passent aux Etats-Unis, « June’s highway » et « route 40 ». On retrouve également dans ces nouvelles notre lot de femmes blessées, bandées ou non, autre obsession de Slocombe.
L’univers de ces histoires est un univers noir et trouble où les apparences sont trompeuses, les victimes, les coupables, les gentils, les méchants ne sont pas forcément ceux qu’on croit. Romain Slocombe, nous entraîne rapidement dans l’ambiance de chaque nouvelle, toujours noire mais avec parfois une note d’humour, une certaine ironie.
Dans un style épuré, il dévoile en même temps l’action et les personnages et avec un grand talent nous captive et nous surprend. On s’attache vite à ses personnages souvent désespérés, seuls, en quête d’amour qui affrontent la vie et ses cruautés d’une manière différente allant de la résignation à la violence.
Cinq très belles nouvelles qui se dévorent en un rien de temps, on en aurait voulu plus !
Raccoon
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