
Traducteur émérite dont vous avez certainement déjà pu apprécier le travail, auteur de plusieurs livres publiés chez Quidam, Stéphane Vanderhaeghe est également un amateur de musique et ce n’est donc pas pour rien que son nouveau roman s’intitule Rockstar. Ça sort une fois encore chez Quidam.
Point de résumé sur la quatrième de couverture pour vous donner un avant-goût de son contenu, à la place figure une liste de titres, ou tracklist comme on dit souvent, à l’image d’un disque. Si vous visualisez encore ce que c’est un disque. Mais cette tracklist annonce néanmoins la couleur, car cette lecture est bien accompagnée d’une bande-son composée par l’auteur et à écouter sur Bandcamp. Stéphane Vanderhaeghe a définitivement plusieurs cordes à sa guitare, si je puis me permettre cette bien mauvaise boutade.
A la lecture du titre et à sa typographie, avec son S façon dollar, on peut s’imaginer tous les clichés possibles que l’on risque de trouver derrière. Et ce… à juste titre. Allez, deuxième boutade. C’est offert par la maison. Il est ici question d’un musicien, un certain Justin Ash, dont les disques comptent de nombreux auditeurs et dont l’aura lui vaut une quantité non négligeable de fans. On est dans le pur stéréotype. Comme dans les films, pour ainsi dire. Belle gueule, belle chevelure et paroles richissimes. Mais ça a déjà été la recette du succès, on le sait bien. Néanmoins, il n’est pas question de l’ascension de ce Justin Ash. Le sommet est déjà atteint et sa notoriété affirmée. Il est ici question de sa disparition et de ses conséquences. Mort ou simplement volatilisé ? Rien n’est certain. Quoi qu’il en soit, c’est là le point de départ de l’histoire. Que deviennent les fans et autres satellites quand leur étoile du rock cesse de briller ? Du photographe du groupe à la thésarde, du directeur de thèse aux culs-bénits, des rockeurs en herbe aux fans excessifs, c’est toute une série de réactions en chaîne qui se déclenchent maintenant que Justin Ash n’est plus là. Et jusqu’où tout cela peut aller ?
De l’histoire, de l’écriture ou de la bande-son, c’est peut-être plutôt la bande-son qui se démarque ou plus exactement qui apporte une certaine plus value à l’ensemble. Bien que inégale, la musique donne de la couleur et de l’épaisseur au récit. Elle n’est pas, à mon sens, la musique que l’on s’imagine de Justin Ash. Elle accompagne véritablement l’histoire au fil des pages et ce de façon cohérente. A écouter pour s’immerger au mieux dans le roman.
Non sans un certain degré d’humour, Stéphane Vanderhaeghe s’amuse avec les clichés relatifs à l’image de la rockstar adulée faite mythe et les comportements exagérés des dévots. Il se fait à l’évidence plaisir en alliant composition musicale et écriture. Même si on a déjà l’impression de connaître la musique, on se laisse facilement porter par le rythme de Rockstar et son écriture fluide.
Brother Jo.
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