Traduction: Samuel Todd
J’avoue avoir eu un peu peur en lisant les premiers pages : je craignais de tomber sur du déjà-vu et puis, au premier abord, ni Baby Girl ni Perry ne m’ont pas vraiment touchée.
Seulement voilà : très rapidement le récit se déploie, les personnages s’installent et c’est parti !
Mauvaises graines n’est pas uniquement l’histoire de deux ados paumées, c’est surtout un roman sur la solitude, celle des ados comme celle des adultes. J’ai eu l’impression que la solitude était même un personnage à part entière. Elle se glisse entre Perry et Baby Girl durant leurs nuits d’errance, elle accompagne la main de Myra vers la canette de bière et colle aux basques de Jim où qu’il aille.
Tout ce petit monde se croise, se parle et pourtant chacun d’entre eux est absolument et irrémédiablement seul. Perry, qui a grandi auprès d’une mère à la vie quelque peu cahoteuse – rien d’extrêmement méchant, juste ce qu’il faut pour faire pousser une jeune fille un petit peu de guingois – ne sait pas vraiment séduire : elle se donne. Elle est mignonne, elle plaît, seulement elle ne sait tout simplement pas faire autrement qu’en offrant son corps.
Perry compose un duo plutôt étrange avec Baby Girl, ex-Dayna, jeune fille à la vie plutôt calme jusqu’au jour où son frère aîné, Charles, rentre amoindri à la maison suite à un accident de moto. A partir de ce moment, plus rien ne semble avoir prise sur la jeune fille : une rébellion qui ne dit pas son nom, qui n’a pas de véritable cible et qui, malgré les apparences, est tournée principalement, malheureusement, envers elle-même.
Ensemble, les deux filles font les 400 coups et séparément elles rencontrent un certain Jamey sur Internet. Si l’une s’en lasse assez vite, l’autre s’y accroche comme à une potentielle histoire d’amour.
Qui est Jamey ? Hormis le rôle qui lui est assigné au sein de l’intrigue, il est surtout le révélateur de cette solitude dont je vous parlais au début de ce billet : dès que Jamey se manifeste, quel que soit le contexte, vous allez voir, la solitude devient palpable.
Mauvaises Graines est un bon présage : on y sent une pâte, un souffle que Lindsay Hunter mettra certainement à profit dans ses prochains romans.
Monica.
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