Peccato Mortale
Traduction: Carlo Lucarelli
“La période entre le 25 juillet et l’armistice du 8 septembre 1943 est un moment étrange, hallucinant, dans l’histoire italienne. Entre bombardements de Bologne, coup d’État contre Mussolini, et occupation allemande du nord de l’Italie. Un moment idéal pour faire les mauvais choix.
Dans ce chaos, au cœur du fascisme italien, le commissaire De Luca poursuit son travail de policier, en obsessionnel indifférent aux changements politiques. Il doit identifier un corps sans tête retrouvé dans un canal.”
On avait redécouvert De Luca en 2021 dans Une histoire italienne, le personnage ayant été créé dans les années 90. L’histoire était située en 1953. Péché mortel, lui, replonge De Luca dans la guerre, en 43, quand il servait le pouvoir fasciste.
On le voit très vite. De Luca n’est pas fasciste, il fait juste son job de flic dans un grand bordel bolognais: on ne sait plus qui gouverne, les communistes sortent du bois violemment, les bombardements alliés détruisent Bologne et sèment la mort tandis que l’armée nazie décide de s’installer en ville. Faut être très fort pour essayer de faire régner la loi et l’ordre, un peu comme le Gunther de Kerr dans l’Allemagne nazie. Et De Luca aura bien du mal…
Alors qu’il mène une intervention chez un trafiquant, un pro du marché noir, De Luca tombe sur un corps sans tête. Mais De Luca est très futé, il cherche et retrouve la tête. Pas de chance… elle ne correspond point au corps mon cher monsieur… Le mystère s’épaissit. Sa hiérarchie ne semble pas trop s’émouvoir de la chose. Ok, c’est la guerre, le malheur, on en a déjà sa dose. Pas de vagues De Luca, semblent lui dire aussi certaines autorités politiques et judiciaires. Et cela semble très louche à notre flic cet empressement à vouloir enterrer cette histoire qui va prendre rapidement des directions inquiétantes pour les autorités, les voies de la corruption, la valeur d’une vie…
De Luca a levé un lièvre voire plusieurs et il ne le lâchera pas. C’est un enquêteur de haut vol, l’as de la criminelle locale et il va le prouver. Bon, peut-être que c’est un peu dommage qu’il ait toujours les bonnes intuitions, mais l’enquête est vraiment jubilatoire pour ceux qui aiment les bons vieux polars à l’intrigue très riche, de quoi bien vous surprendre plusieurs fois. Et comme De Luca est un mec bien, c’est souvent un régal. J’ai déjà dit ma grande affection pour les polars ritals. Métailié, avec sa collection italienne dirigée par Serge Quadrupanni, a tout pour ravir les fans.
Un bon polar, tout simplement.
Clete.
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