Marc Villard écrit à l’oreille. Bien que catalogué auteur issu du néo polar, communiquer une idée est moins important pour lui que produire la musique qu’il attend. Mais ne dites pas à Marc Villard qu’il n’y a pas d’intrigue dans ses récits.
Dans les Biffins, on retrouve la fille de Bird, Cécile, qui travaille toujours au samu social. Un incendie d’un hôtel type marchand de sommeil et un crime d’un SDF la pousse à changer d’air et à travailler pour les biffins au nord de Paris. Mais ce crime la rattrapera. Dans cette novella, on traversera le tout Paris des déshérités. On retrouvera même un clochard qui se nomme Bernard. Je ne sais où Marc Villard va chercher cela. Mais surtout et c’est le plus important pour moi, on prendra le temps de lire la poésie beatnik du maître de la nouvelle noire. On la repassera en boucle sur le tourne disque comme un morceau de jazz dont on cherche à connaître le secret.
« Boulevard du Montparnasse traînées rouges sur l’asphalte, premiers coursiers en dérapages contrôlés, putes asiatiques aux chaussettes fines grimpant au-dessus du genou et ça n’est pas érotique, pisseur de parking beuglant la Marseillaise. »
Chez Marc Villard, il n’y pas de longue exposition, pas de faux thriller avec des rebondissements sans fin. Juste de la littérature urbaine sans cadeau mais avec une certaine humanité néanmoins.
BST.
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