« Berlin-Est en 1949, territoire sous occupation soviétique. Alex Meier, jeune écrivain juif qui avait quitté avant guerre la ville pour les Etats-Unis, est de retour, contraint par la menace de la chasse aux sorcières maccarthyste. Encore bercé par l’idéal communiste de sa jeunesse, il arrive dans sa ville natale peu après un réfugié célèbre, Bertolt Brecht, et découvre la vie quotidienne (ruines, couvre-feu, rationnement, propagande, délation…) en même temps qu’il retrouve son amour de jeunesse, une aristocrate allemande devenue la maîtresse d’un dignitaire soviétique. Les circonstances particulières de leurs vies respectives – lui a laissé En Amérique un fils, qu’il veut être sûr de revoir, elle a un jeune frère poursuivi par la police – contraignent Alex à devenir espion pour la CIA. Mais pour quel camp opère-t-il, au bout du compte ? La reconstitution du Berlin d’après guerre est époustouflante (en particulier la première de Mère Courage en présence de Brecht), la réflexion sur les dangers de l’idéalisme aveugle menée avec finesse, et le dénouement digne de Casablanca. »
Après un intermède stambouliote avec « Le passager d’ Istambul « Joseph Kanon retrouve le terrain de jeu qui l’a révélé avec l’adaptation au cinéma de « L ‘ami allemand »par Steven Soderbergh (avec George Clooney,Cate Blanchett et Tobey Maguire).
Retour au Berlin de l’immédiat après-guerre au propre comme au figuré puisque le cœur de l’histoire c’est le retour d’Alex Meier un jeune et brillant écrivain. Après avoir fui les nazis juste avant la guerre pour les USA, il se voit contraint de faire le chemin inverse autant a priori par convictions idéologiques que pour échapper aux chasses aux sorcières du sénateur McCarthy.
En janvier 49 l’avenir du monde se joue à Berlin et semble proche de basculer dans un nouveau conflit.Les Russes sont les nouveaux maîtres,le blocus de la ville bat son plein et le pont aérien pour le ravitaillement de la partie ouest de la ville tourne à plein régime quand les artistes et/ou intellectuels allemands communistes ou socialistes font le retour.
Dans son style racé Joseph Kanon joue avec les ambiguïtés de la période: récupération des nazis, exploitation des prisonniers de guerre allemands, agents doubles, manipulations, trahisons…… et histoire d’amour: Alex retrouve Irene, ils vont tenter de survivre et revivre au milieu du chaos.
Comme souvent avec Kanon il faut un temps de mise en route, qui pourrait rédhibitoire pour certains, pour que son style emprunt de classicisme trouve son rythme de croisière et une fois qu’il est atteint l’histoire prend toute sa force. Un très beau roman d’espionnage dans lequel tout le monde est prêt à payer le prix du billet de retour.
Fab.
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