Traduction: Fabienne Duvigneau.

Shirley Jackson est une auteure américaine née à San Francisco en 1916 et morte en 1965. Elle compte parmi ses grands admirateurs Neil Gaiman et Stephen King pour qui son roman “la maison hantée” est une oeuvre majeure de la littérature fantastique du XXème siècle. Ce roman est d’ailleurs l’objet d’une série diffusée sur Netflix et intitulée dans sa version originale “The Hauting of Hill House”, frissons garantis. Son roman le plus célèbre, également au catalogue de Rivages, reste néanmoins “ Nous avons toujours vécu au château”. En plus d’être considérée comme une reine du roman gothique, elle est souvent décrite comme une nouvelliste de premier plan.

“ La loterie et autres contes noirs” est donc un recueil de nouvelles postfacé par Miles Hyman qui a adapté graphiquement “la loterie”, nouvelle qui avait fait scandale à sa sortie dans le magazine le New Yorker en 1948 et qui débute le volume donnant le ton de manière assez effroyable. On n’est jamais dans le gore chez Shirley Jackson, toujours dans une Amérique bien blanche, bien policée des petites villes bien réglées de la fin des années 40. L’ordre, le bien être, l’harmonie semblent régner jusqu’à ce que Shirley Jackson décide de griffer méchamment, sournoisement, très insidieusement.

Si “la loterie” et “les vacanciers” sont certainement les plus sidérantes, les autres nouvelles sont toutes de bonne tenue, dérangent, secouent sans néanmoins forcément renverser. Par contre, certains thèmes abordés: le voisinage, les lettres anonymes, les rumeurs, la suspicion… peuvent très bien provoquer un méchant écho chez le lecteur selon son vécu, ses psychoses.

Shirley Jackson, une amie qui ne vous veut pas forcément du bien.

Wollanup.