Traduction: Céline Romand-Monnier.
La soif. La soif d’un tueur n’est étanchée que par la traque de sa victime, et le meurtre de sa proie. Mais n’y a-t-il pas un même genre de soif pour le policier qui est chargé de l’enquête ? Pas toujours il est vrai, mais c’est ce qui anime Harry Hole. Ce flic, aujourd’hui devenu prof à l’école de police, expert dans les serial-killers, est un chasseur. Il a raccroché mais depuis il vit avec un manque, sa soif ne passe pas. Il peut se chercher des excuses, mais ce qu’il aime au fond de lui, c’est véritablement pourchasser les tueurs, et les attraper, lui, Harry Hole. Il est prêt à tout remettre en question, sa famille, son bonheur, son équilibre, sa sobriété lui un ancien alcoolique à moitié repenti, pour arriver à attraper le seul serial killer qui lui ai jamais échappé.
La soif est aussi une soif de pouvoir, la politique étant malmenée dans ce roman par le biais du personnage de Mickael Bellman, directeur de la police d’Oslo, qui est prêt à tout pour assouvir son ambition.
Nesbo mélange habilement l’intrigue avec la vie personnelle des protagonistes : que ce soit la cellule policière, les journalistes qui suivent l’affaire, les intervenants extérieurs, les proches des flics, tous leurs faits et gestes sont entremêlés avec le fil de l’enquête.
L’auteur distille des indices tout le long du roman qui nous permettent de suivre l’intrigue, d’élaborer des théories, de nous perdre, de faire machine arrière. On essaie de résoudre l’énigme, on ressent de l’empathie, on souffre pour les victimes, même s’il n’y a pas de grandes surprises. Et petit plus du roman, Harry Hole est un grand amateur de rock, la bande son accompagne donc notre lecture, distillée par petites touches tout au long du roman.
Pour les habitués de Nesbo et de son enquêteur, vous ne serez pas déçus. On retrouve dans ce livre les personnages récurrents de sa série, et une enquête qui tient la route. Je ne suis pas personnellement une inconditionnelle de Harry Hole, j’ai dû lire 2 romans en tout et pour tout. Je suis donc certainement passée à côté de certains aspects, j’ai parfois eu du mal à m’y retrouver certains faits faisant appel à notre connaissance de la vie des personnages, mais cela ne gêne absolument pas la lecture. Il s’agit de la quête d’un monstre, de quoi étancher notre soif de justice et de morbide.
Pour tous les amateurs du genre.
Marie Laure.
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