Traduction : Hélène Frappat.

Borderline est le premier roman de Jessie Cole, jeune romancière australienne. Elle s’est inspirée de la chanson « Darkness on the edge of town » de Bruce Springsteen, qui est aussi le titre original du bouquin, une chanson sur les secrets si lourds à porter, sur le sort qui s’acharne… Une belle chanson pour un roman qui ne l’est pas moins.

« Un soir d’automne, Vincent rentre chez lui après quelques bières au pub avec des potes. Perchée sur les hauteurs, sa maison n’est accessible que par une route sinueuse. Dans le dernier virage, il avise une voiture renversée, dont le moteur tourne encore. Il se gare, sort de son pick-up et se précipite vers l’épave. Il n’y a personne dans la voiture, mais il perçoit du mouvement au bord de la route. C’est alors qu’il la voit, accroupie, le talus plongeant à pic derrière elle. Elle se balance légèrement et chantonne. Quand elle lève la tête, ses longs cheveux s’écartent, découvrant le bébé mort qu’elle tient dans les bras. Il les ramène chez lui en attendant l’arrivée des secours. La jeune femme est hospitalisée en état de choc. Quelques jours plus tard, il la retrouve, pieds nus, tremblante, perdue, dans son jardin.

Il la recueille et prend soin d’elle, sous le regard de sa fille adolescente. À mesure qu’il s’attache à elle, Vincent comprend que son traumatisme est plus ancien que la mort de l’enfant. Ce qu’il ignore, c’est que le père du bébé est sur le point de retrouver la trace de celle qui avait décidé de le fuir à tout jamais… » Continue reading