Dogrun
Traduction: Charles Bonnot
Quand Mary revient un soir dans son appartement de l’East Village, elle n’est pas surprise de trouver Primo, son nouveau petit ami, avachi devant la télé. Mais lorsqu’elle comprend qu’il est mort, une tout autre histoire débute. Avec le chien de Primo sur les bras, elle va tenter de retrouver les proches du défunt, et alors qu’elle parcourt les rues de New York, ses rencontres étonnantes lèvent le voile sur celui qu’elle connaissait bien mal. Mary, avec sa meilleure amie Zoe, ses petits boulots, son groupe de punk très amateur et une galerie de copains peu recommandables, va aussi en apprendre beaucoup sur elle-même.
C’est l’année dernière, en 2023, que fut publié pour la première fois en France Fuck Up, premier roman de l’écrivain américain Arthur Nersesian, initialement sorti en 1997 aux Etats-Unis. Un livre qui m’a clairement fait de l’œil mais que je n’ai, une fois de plus, pas encore trouvé le temps de lire. Mais vu qu’il a déjà quelques bouquins à son actif et qu’ils commencent à arriver chez nous, je prends le train en marche avec Dogrun, son troisième roman mais le deuxième à sortir en France, 24 ans après sa sortie outre-Atlantique.
Ce que j’avais lu jusqu’à présent sur Arthur Nersesian, c’est qu’il écrit sur New-York comme peu d’autres et que, ce qu’il fait, peut être assez noir. Pour ce qui est de New-York, il est clair qu’il connaît son territoire. Quand on lit Dogrun, on respire New-York, on vit New-York. Plus spécifiquement, Dogrun est une véritable déambulation dans l’East Village. Aux côtés de Mary Belladona, principale protagoniste, on est promené dans quantité de coins et recoins. Une plongé immersive dans La grosse pomme, entre clubs, bars, restaurants et parcs à chiens, qui ravira les amateurs de la ville. En ce qui concerne l’aspect « noir », c’est ce que laissait présager le début du livre, mais il s’avère qu’au final, la réalité est autre. Une bonne dose de cynisme, oui, mais du cynisme drôle.
Comme je l’ai écrit, Dogrun, n’a rien de franchement noir. D’ailleurs, à mon grand étonnement, j’ai même plus eu l’impression de lire de la chick lit… mais écrite par un homme. Oui, vous m’avez bien lu. J’ose imaginer que rien qu’avec cela, il y a de quoi lancer un petit débat. Mais je vous laisse débattre de cela entre vous. Pour ma part, j’entends juste par là que Dogrun est très féminin. Très girly. Un peu pop même. Enfin, pop grunge. L’expression n’est pas très sexy, mais c’est ce qui me vient à l’esprit.
Au fil de l’histoire, qui piétine un peu au gré des rencontres, c’est surtout une vaste galerie de personnages, souvent hauts en couleurs, qui s’offre à nous. Des rencontres parfois épiques, parfois bien foireuses. Les situations sont généralement assez incongrues et rythment le livre. A l’aube de ses trente ans, Mary Belladona est en pleine quête de soi, et tout ce qui lui arrive suite à la disparition de son petit ami, soulève quelques joyeuses emmerdes et des questionnements en pagaille.
Dogrun est un roman profondément new-yorkais, à l’écriture vive, et à l’humour contagieux. Pas forcément inoubliable, pas franchement original, mais tout à fait divertissant. Curieux de lire la suite de l’œuvre d’Arthur Nersesian.
Brother Jo.
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