Traduction: Vincent Hugon
Sortie le premier juin.
Après « De bons voisins », « Emergency 911 » et le magnifique « le dernier lendemain », « La tendresse de l’assassin »est le quatrième roman de l’auteur américain Ryan David Jahn à sortir en France dans la collection « Actes Noirs » d’Actes Sud qui fête ses dix ans cette année et que beaucoup d’amateurs éclairés ont tort de snober tant elle propose de plus en plus de diversité et d’auteurs talentueux notamment des Américains.
« Andrew était encore un nourrisson quand sa mère fut froidement abattue sous ses yeux à Dallas, en 1964. Pourtant, il se souvient avec une précision déconcertante de ce jour fatidique – l’intrusion d’un homme dans la maison, les coups de feu, les corps de sa mère et de son amant gisant sur le sol –, et l’identité de l’assassin ne fait pour lui aucun doute.
Vingt-six ans plus tard, l’heure de la vengeance a sonné. S’il veut tirer un trait sur son passé, Andrew n’a pas le choix, il doit retrouver et éliminer le responsable de ce drame : son propre père, Harry, ex-tueur à gages, désormais libraire à Louisville, remarié et vivant sous un patronyme d’emprunt.
Mais l’irruption d’un privé menaçant de révéler sa véritable identité et celle d’Andrew va mettre en péril cette nouvelle vie chèrement acquise, et contraindre Harry à sortir de sa retraite pour faire taire le maître chanteur.
Acceptant de faire équipe avec son fils et de l’initier au métier de tueur, Harry est loin de se douter qu’il s’engage avec Andrew dans un jeu à la vie à la mort. »
Afin que chacun comprenne la subjectivité de mes propos, je suis un fan de cet auteur et ce n’est pas ce quatrième roman qui me fera changer d’avis. Les intrigues de Jahn sont toujours originales, la dimension psychologique des personnages est toujours très aboutie et j’adore aussi sa façon d’écrire, pourquoi, mystère, on a tous des auteurs qui nous charment y compris dans les moments plus faibles, plus ordinaires.
Le roman démarre plein pot, ne laissant pas souffler le lecteur, littéralement harcelé dès les premières pages par le récit de la tragédie où la mère d’ Andrew et son amant ont été abattus par son père. L’assassinat est raconté froidement, cliniquement à l’image des agissements professionnels du père assassin actant sans pitié ni remords.
La suite du roman peut se résumer, même si le terme est assez réducteur voire franchement péjoratif et totalement erroné concernant ce roman, à un face à face, un duel, une sorte de huis-clos entre le père et le fils. Harry ne reconnaît pas en ce vieux père l’assassin froid de sa mère qu’il veut venger et Andrew a du mal à se lier à son fils qu’il peine à cerner. Tout le jeu des principaux acteurs est finement raconté par l’auteur qui y adjoint une partie fantasmée par le fils s’imaginant tuer son père en de multiples occasions.
En simplifiant à l’extrême pour vous laisser découvrir par vous-même le charme du roman, « La tendresse de l’assassin » est un roman d’initiation, Harry se disant qu’il deviendra adulte réellement quand il aura tué son père, le parricide comme rite de passage en fait. Il est évident qu’un tel final si prévisible en ferait un roman tel qu’on en lit tellement et si on peut regretter la relative brièveté du bouquin, on ne peut par contre que louer le scénario de l’histoire qui peut provoquer chez le lecteur de bizarres sentiments, d’étranges réflexions et de multiples interrogations tout en le questionnant sur la qualité et l’objectivité de ses souvenirs.
Bluffant.
Wollanup.
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