Chroniques noires et partisanes

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Entretien avec Charlotte Bourlard / L’ apparence du vivant / Inculte

Charlotte Bourlard vient de publier L’apparence du vivant, son premier roman, aux éditions Inculte. Séduit par son univers noir et dérangeant, je soupçonnais que nous avions peut être là l’oeuvre d’une personne pas tout à fait saine d’esprit. J’ai souhaité en savoir plus, pour voir si ma théorie se confirmait. Charlotte a bien voulu se prêter à un long échange de mails pour répondre à mes questions. Je vous laisse juger par vous même si ma théorie est avérée. On m’a justement soufflé que les gens sains d’esprit manquent de charme, ce dont Charlotte ne manque, à l’évidence, pas. Cela confirmerait-il ma théorie ?

1 – L’apparence du vivant est votre premier roman. Forcément, on a envie d’en apprendre un peu plus. Qui plus est, c‘est un premier roman assez singulier. Cela ne rend que plus curieux encore. Quel a été votre cheminement pour aboutir à celui-ci ?

J’avais envoyé le manuscrit de mon second roman à Inculte. J’ai été contactée par Alexandre Civico, qui m’a dit qu’il adorait mon écriture et qu’il souhaitait que j’écrive un roman noir. Je n’en avais lu que très peu dans ma vie et n’avais jamais imaginé en écrire un, même si tout ce que j’écris est un peu glauque.

C’est assez marrant comme le timing a semblé parfait. Juste avant d’être contactée par Alexandre, j’avais envie de me remettre à bosser, j’avais des débuts d’idée, de personnages et de lieux, j’avais envie d’inventer une relation entre une jeune narratrice et une vieille dame dans une maison de repos. J’avais imaginé que la narratrice pourrait travailler dans cet établissement qui m’avait filé la chair de poule quand je suis allée voir ma grand-mère. Alexandre m’a donné un an. Je me suis mise au boulot. Ça m’a plu, d’essayer d’écrire un roman noir, je me suis beaucoup amusée. Inculte a décidé en dernière minute de le publier dans la collection classique. 

Après, d’où est venue l’idée de la taxidermie, je n’en ai aucune idée, à part des tréfonds de mon imagination. Le funérarium et la taxidermie sont les deux premières idées qui me sont venues, quasi instantanément. Le décor des promenades, c’est simplement là où je vais courir le matin, décor que je trouve complètement romanesque. Le roman s’est déroulé comme une pelote de laine, par à-coups. Je coupe mon téléphone et je laisse libre cours à mon imagination. J’ai d’abord écrit l’histoire entre les Martin et la narratrice. Puis j’ai imaginé le passé de cette narratrice et la seconde histoire a peu à peu pris forme, s’entremêlant à la première.

2 – Avez-vous toujours écrit ou est-ce quelque chose qui vous a pris du jour au lendemain ?

La première fois, j’avais sept ans, j’étais devant la télé et j’ai vu une scène de film ou de téléfilm (je ne le saurais jamais) qui montrait un écrivain en train d’essayer de débuter un roman : il s’arrachait les cheveux devant sa machine à écrire, sur une première phrase laborieuse qui parlait de la nuit. Il tentait une version, chiffonnait rageusement sa page avant de la balancer par terre, à bout de nerfs. J’ai eu envie de terminer cette satanée phrase. Ça donne : La nuit ai noire, plaine d’étoile. (😁) J’ai écrit mon premier ‘roman’, qui parle de la vie nocturne des habitants d’un village. Je l’ai gardé. Ce qui me fait rire a posteriori, c’est que ce qui m’a donné envie d’écrire, c’est un type en train de se prendre la tête et de souffrir.

Après ça, j’ai écrit d’autres histoires, puis à l’adolescence j’ai commencé un journal (encore après avoir vu un film à la télé, Stealing Beauty de Bertolucci), puis une section ‘écriture’ s’est ouverte à l’Insas, et je me suis essayée à l’écriture théâtrale avec Jean-Marie Piemme comme professeur. Cette rencontre fut décisive, il m’a tout simplement ‘obligée’ à prendre confiance en moi. Après l’Insas, j’ai débuté l’écriture de mon premier roman.

3 – L’écriture remonte donc à loin dans votre parcours de vie. On pourrait presque parler de vocation, ou tout du moins d’une passion bien concrète. Ou peut-être bien que votre vocation était de vous prendre la tête et de souffrir ? 

Entre la mort, le funérarium, la photographie, la taxidermie, qui tiennent une place importante dans l’univers de votre roman, vous auriez pu faire le choix, peut être plus facile, plus évident, d’adopter une esthétique plus gothique, plus romantique, à la Anne Rice et cie, pour citer un exemple parmi d’autres. Mais vous avez fait le choix d’une toute autre direction, plus crue, moins évidente, moins attirante aussi. Pourquoi ce choix ?

Aha oui, certainement à cause de mon esprit ‘franchement dérangé’ ! Mais en fait j’aime écrire, même si ça m’angoisse et qu’il m’arrive de passer des journées atroces à bloquer sur une phrase, quand je suis dedans et que les idées affluent, j’adore ça, c’est comme une drogue qui m’agite le cerveau et à laquelle je suis accro.

C’est marrant que vous parliez de choix parce que je ne le vois pas comme ça. Je n’ai jamais lu Anne Rice, mais je n’ai pas l’impression d’avoir ‘choisi’ une esthétique plutôt qu’une autre. J’ai quelques ‘astuces’ pour susciter mon imagination mais je n’ai pas l’impression de choisir les idées qui me viennent. Il y en a plein qui arrivent et j’approfondis celles qui m’inspirent ou qui m’amusent.

Bon et le romantisme, je trouve ça dingue quand ça marche sans être cucul, mais je ne pense pas être très douée dans le domaine.

4 – D’ailleurs, cette plume sobre et crue qui est la vôtre, est-elle d’une manière ou d’une autre influencée par des auteurs que vous affectionnez ? Si oui, lesquels ?

Mon Dieu en littérature, c’est Bret Easton Ellis. Il y a évidemment des dizaines d’autres écrivains que j’adore et que j’admire, mais c’est après avoir lu Les lois de l’attraction que j’ai commencé à écrire mon premier roman. Ce bouquin m’a servi de modèle. Je l’ai scruté à la loupe en essayant de percer son style. On a d’ailleurs reproché au premier roman que j’ai écrit d’être trop inspiré de ceux de Bret, ce qui est sans doute vrai. 

Sinon, à l’adolescence, c’est John Irving qui m’a donné envie d’écrire. Puis Hulbert Selby, Elfriede Jelinek, Hervé Guibert, Irvine Welsh, entre autres.

5 – La photographie est la passion de votre personnage principal. Est-ce également une de vos passions ou quelque chose de complètement créé pour servir le récit ?

Je n’ai jamais pris de photos de ma vie, c’est totalement inventé. Rassurez-vous, rien dans mon roman n’est de l’autofiction. Beaucoup de gens m’ont aidée à écrire : pour la photo, la musique classique, la taxidermie et la leçon de conduite (je n’ai pas le permis).

6 – Vous venez de l’évoquer, la musique classique est aussi très présente dans votre roman. Quand on pense à la musique classique, on a souvent cette image d’une musique des classes supérieures. Aussi de quelque chose d’élevé, de majestueux. Cela contraste avec l’atmosphère et les personnages du roman. On s’y sent plutôt dans les bas-fonds, les personnages sont plutôt des gens d’en bas, des marginaux. Pourquoi le choix de la musique classique ?

Je vois madame Martin comme une vieille dame très sophistiquée, qui s’habillait avec des vêtements chics et qui évoluait dans un décor rempli de chandeliers et de tableaux anciens. Elle a vécu dans un milieu qui a fané autour d’elle, qui est tombé en décrépitude. Elle a résisté. Elle va éduquer la narratrice, lui apprendre la taxidermie et la musique classique, mais elle lui apprend aussi à s’habiller et à se tenir droite. De son côté, la narratrice va lui faire entrevoir la liberté d’échapper aux règles sociales. Quand madame Martin est certaine que son élève va prendre la relève, lui assurer l’éternité, elle goûte un plaisir vicieux à se laisser aller, à abandonner tous les codes de la vieille bourgeoisie à laquelle elle appartenait. Comme si elle s’offrait le droit de perdre toute dignité avant de mourir.

7 – Vous nous faites découvrir la face cachée, pour ne pas dire obscure, de Liège. Le cadre est si impactant qu’avec Liège on a presque l’impression d’avoir à faire à un personnage supplémentaire, silencieux, mais avec une influence indéniable sur vos autres personnages. Etait-il important pour vous de placer l’action à Liège ? 

Je trouve que c’est une ville hautement romanesque. Elle apparaît dans mon roman comme une ville grise, sale et triste, ce qui n’est qu’une facette. J’adore y vivre. J’habite à deux pas du canal Albert. Mes balades quotidiennes semblaient parfaitement coïncider à l’histoire que je commençais à écrire : le cimetière des bateaux, les cygnes et les mouettes, le mec en train de se branler un jour en haut des escaliers, qui m’a fait signe et à qui j’ai fait coucou en retour, les déchets abandonnés, les types en train de se piquer. Liège c’est ça aussi, même si ce n’est pas que ça, loin de là. Mais pour le coup, ça m’arrangeait d’exploiter cette facette-là. J’avais l’impression que le décor derrière chez moi était parfait, avec la patinoire où il est effectivement écrit Once upon a time. Puis j’ai ajouté des éléments imaginaires : la centrale, les drapeaux du Standard, je l’ai modifiée à ma guise.

8 – D’où vous est venue l’idée de la taxidermie à travers laquelle s’épanouissent madame Martin et votre narratrice ? Vous me dites des tréfonds de votre imagination mais c’est tout de même un choix très spécifique. Vous auriez pu faire le choix de la thanatopraxie, comme dans Six Feet Under, mais vous avez privilégié la taxidermie. 

J’ai imaginé une vieille dame tellement amoureuse de son mari qu’elle refuse de l’enterrer, c’est au-dessus de ses forces. Plein de gens gardent près d’eux leur animal domestique en le faisant empailler. Je me suis demandé pourquoi on n’empaillait pas les êtres humains. Puis je me suis dit que forcément, ça avait dû arriver. Et de fait, c’est le cas. 

9 – La photographie, la musique, la taxidermie, ce sont tous des moyens d’exister par delà le temps qui passe, de s’offrir ou d’offrir une sorte de vie, d’existence éternelle. En soit, l’écriture aussi. Vous avez d’ailleurs évoqué précédemment cette idée d’éternité. Avez-vous vous même un désir d’éternité ?

Je préfère écrire que faire des gosses, si ça peut répondre à votre question. Un désir d’éternité, ça me semble un peu hystérique, mais je voulais écrire un roman dont je sois fière avant de mourir.

10 – La mort est très présente dans votre roman. Elle fascine votre narratrice. Quel est votre rapport à la mort ? Vous fascine-t-elle également ?

Le phénomène en soi, vivre puis mourir, est assez fascinant, personne ne peut le nier. Est-ce que ça me fascine particulièrement ? Je n’ai pas l’impression, mais je ne suis pas dans la tête des gens pour pouvoir comparer. Personnellement, je crois que j’ai plus peur de vieillir que de mourir. 

11 – Les personnages qui peuplent votre roman semblent nourrir que peu d’espoir face à la vie. L’optimisme n’est pas leur fort. Ils sont plutôt désabusés. Ils s’acclimatent, plus ou moins, à leur façon, à cette morosité du quotidien. Mais une sorte de cynisme, d’humour noir, subsiste. Pourquoi avoir fait le choix de garder une trace d’humour noir ? 

Parce que ça me fait rire. J’ai mis autant d’humour que j’ai pu.

12 – Belgique oblige, dans le ton on pense forcément, ne serait-ce qu’un peu, au film C’est arrivé près de chez vous. Est-ce un univers dans lequel vous vous retrouvez ?

J’adore ce film, oui. La première fois que je l’ai vu, j’ai dû faire des pauses tellement j’en prenais plein la figure. Je l’ai revu plusieurs fois, c’est un film vraiment dingue. Je n’y ai pas pensé pendant l’écriture du roman, mais c’est sûr que tout ce que je vis, vois ou lis, influe d’une manière ou d’une autre, consciemment ou pas, sur tout ce que j’écris.

13 – La famille est une idée, un concept, qui traverse tout votre roman. Il y a la famille du sang, celle dans laquelle on est né, et celle que l’on choisit, qu’on se construit. Votre photographe a beaucoup subi celle du sang. Cette famille est surtout synonyme de souffrance, de douleur. Mais sa nouvelle, qu’elle construit avec le couple Martin, est aussi synonyme de souffrance et de douleur. Sauf que, cette fois, elle est infligée et non subie. Elle est appréciée même. Elle vit là une sorte de renaissance.  Est-ce que, d’après vous, la famille est vouée à déterminer ce que l’on est et ce que l’on devient ? 

Vaste question.  Évidemment que les gens avec lesquels on grandit nous éduquent, nous conditionnent et laissent leurs traces. À quel point, je crois que ça dépend de l’histoire de chacun. Quant à la question de l’inné et de l’acquis, on n’en sait rien à ce stade. C’est une question passionnante, mais de manière générale, on en sait très peu sur l’être humain, sa psychologie, son fonctionnement. 

Ceci dit, la famille que la narratrice construit avec les Martin n’est pas pour moi synonyme de souffrance. Elles s’entendent extrêmement bien : la narratrice adore apprendre tout ce que madame Martin lui enseigne et elles se marrent en allant au casino ou en organisant des séances photo. Je vois en tout cas le début de leur cohabitation comme joyeuses et aimante. Puis madame va vieillir et ça va devenir plus pénible. Mais les premières années, elles s’éclatent.

14 – Elles s’éclatent, oui, mais de façon assez particulière. Dans leur relation la souffrance réside plutôt dans ce qu’elles infligent aux autres.

Tous vos personnages vivent dans une certaine marge de la société. A la lecture de votre roman, on en vient à se demander, cette marge est-elle une prison ou un refuge ?

Elles sont assez malsaines, je vous l’accorde. Je pense que leur marginalité est d’abord un refuge. C’est une prison aussi, d’une certaine manière. Mais la narratrice n’a aucune envie de s’échapper, elle voudrait même retarder l’heure de sa libération.

15 – Le décor, l’ambiance, vos personnages, tout a une facette – souvent très prononcée – que je qualifierais de sombre, sale ou laide. Néanmoins, surgit quand même une certaine forme de beauté, d’humanité. Est-ce que vous pensez que l’on peut trouver du beau ou de l’humanité en tout ?

C’est ce qui rend American Psycho si dingue : l’humanité de Patrick Bateman, qui est par ailleurs un ignoble connard. Je ne sais pas si on peut trouver de l’humanité dans tout (non, malheureusement je ne crois pas), mais c’est pour moi ce qui fait la force du roman de Bret Easton Ellis : on s’identifie à un trader/serial killer grâce à ses failles, à son immense fragilité, c’est-à-dire à son humanité. Donc si j’ai réussi à insuffler de l’humanité à mes deux tarées, je suis plutôt fière.

16 – Vous avez mentionné plus tôt un premier roman, apparemment jamais publié, si j’ai bien compris. Est-ce qu’il le sera un jour ? Avez-vous déjà d’autres projets d’écriture en vue ou même en cours ?

Est-ce qu’il le sera un jour ? Aha peut-être, si L’apparence du vivant devient un best-seller ! Pour la suite, j’ai des débuts d’idées et quelques notes, mais je m’y remets sérieusement demain matin. 

Brother Jo.

Entretien réalisé début janvier 2022 par échange de mails.

L’APPARENCE DU VIVANT de Charlotte Bourlard / Editions Inculte

Une jeune photographe fascinée par la mort est engagée pour prendre soin d’un couple de vieillards, les Martin, propriétaires d’un ancien funérarium. Une maison figée dans le temps, dans un quartier fantôme de Liège, soustraite aux regards par une rangée de tilleuls. Captivée par ce décor, la jeune femme s’installe à demeure. Entre elle et madame Martin naît une complicité tendre, sous la surveillance placide de monsieur Martin. Lors de leurs promenades au bord du canal, on leur donnerait le bon Dieu sans confession. Ce serait bien mal les connaître. 

Le malaise, ce sentiment d’intensité variable selon la sensibilité des un(e)s et des autres face à ce qui perturbe, dérange, peut ici saisir le lecteur rien qu’à la vue de la couverture du livre et à la lecture du résumé. Le malaise est un sentiment inconfortable et ambigu. Dire que l’on apprécie le malaise c’est risquer de passer pour un psychopathe, dire que l’on y est insensible, aussi. Une fois que vous débutez L’apparence du vivant, ce court premier roman de Charlotte Bourlard, vous comprenez que le malaise sera votre compagnon durant toute cette lecture.

Le monde, l’univers, dans lequel Charlotte Bourlard nous embarque est noir, avec quelques nuances de gris. Il est aussi désespéré et cruel. Il est au bord du gouffre. Agonisant. On n’a pas franchement envie d’y vivre. Mais il est aussi curieux, bizarre et étrange. Ses personnages sont tous gentiment déglingués ou carrément malsains. Ils vivent et meurent dans la marge. Ils se partagent, presque sur un pied d’égalité, toute la misère et la violence du monde. Comme le dit notre protagoniste principale : « Les hommes sont parfois cruels, mais ils ne sont pas les seuls. »

Chez les Martin, notre photographe va pouvoir laisser libre cours à son esprit tordu. Son goût prononcé pour le morbide, elle le partage avec madame Martin, la maîtresse de maison. Elles vont s’entraider pour réaliser toutes sortes de fantasmes malsains. Notre maîtresse de maison à un talent particulier, elle maîtrise l’art de la taxidermie. Un art dont elle enseigne tous les rudiments à notre photographe. Il n’est bien entendu pas question de se limiter aux animaux. Pour ce qui est des photos, tout commence avec l’envie de photographier des vieux, marqués par la vie, à poil. Là aussi, l’idée est poussée bien plus loin. Et la mort, dans tout ça ? Elle est partout et n’est en rien une limite, ni un tabou. De l’amour aussi, il y en a. Enfin, une vision assez particulière de l’amour. Une belle brochette de cinglés qui restent néanmoins des êtres humains.

Charlotte Bourlard aurait facilement pu tomber dans le romantico-gothique… et j’en passe. Mais il n’en est rien. La plume est sobre, sans envolées lyriques, et le propos est cru et froid. Elle n’est pas là pour nous vendre du rêve. Rien n’est enrobé. Pour un premier roman, c’est un bon départ. L’apparence du vivant est singulier et maîtrisé. Ça se lit aisément et son univers laisse des traces. Mais une question demeure à la lecture de ces pages : ce livre est-il l’œuvre d’un esprit franchement dérangé ou d’une personne tout à fait saine d’esprit ? On ne veut peut-être pas savoir, mais la question se pose.

Brother Jo.

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