« Guennadi Milioutine, Alexandre Ivanovitch Goussev, Stepane Kobiakov, Sachka Lepiokhine… Dans le village de Rybatchi, tous sont chasseurs, pêcheurs, tous sont braconniers. Ils aimeraient pouvoir acheter une licence pour vendre légalement la récolte de ces mois passés au cœur de la taïga… Mais la milice veille. Et pour elle, il est bien plus avantageux de maintenir ces hommes dans l’illégalité afin de les racketter. Jusqu’à ce que Kobiakov décide de ne pas céder les 20 %. Et ce qui n’était qu’une rébellion inoffensive devient un fait politique lorsqu’un groupe d’officiers de l’OMON, redoutée unité spéciale anti-émeute de la police russe, débarque dans le bourg pour rétablir l’ordre. Que faire ? Se soumettre ou partir dans la taïga, se refaire une vie ? »
La quatrième de couverture réussie est une aubaine pour le chroniqueur qui n’a pas envie de paraphraser l’ auteur mais uniquement donner envie de lire le bouquin. Et là, j’ai envie que ce roman rencontre son public qui peut être très diversifié dans ses goûts tant la qualité ,sous de multiples formes, est au rendez-vous d’un grand premier roman. Et donc quand un bouquin aux antipodes de vos modestes horizons littéraires, vous prend de la sorte, c’est tout simplement une petite extase.
L’Oustral de l’Amour, dans l’extrême Orient, crée tout de suite un choc culturel , évident bien sûr, mais totalement frappant tant la vie des autochtones vibre d’un autre sens de la vie que le nôtre. Dans ce bourg perdu dont la population a été divisée par sept depuis la fin du communisme se côtoient autochtones, descendants d’explorateurs russes, fonctionnaires de Moscou et des gens qui ont échoué là pour des raisons inconnues et qui sont restés. On note aussi l’influence du Japon dans les achats démonstratifs de matériel audio-visuel et puis le froid!!!
Alors, la couverture ne fait pas rêver, sans le pouvoir de conviction de Brigitte Semler des éditions Belfond, je n’aurais jamais lu ce livre et ne vous inquiétez pas non plus de la grosse liste de personnages, elle est très gérable et l’utilisation de plusieurs vocables pour un même personnage ne nuit absolument pas à la compréhension comme dans certains romans de Ellroy, familier du fait. Dernière mise en garde, ne vous arrêtez pas au premier chapitre si vous n’aimez ni le nature writing ni la pêche au saumon en rivière.L’histoire démarre après cette intro, un peu à la James Lee Burke, très belle, réussie mais uniquement contemplative. Et ce n’est plus le cas ensuite, si certains chapitres décrivent magnifiquement la taïga, la chasse en conditions rudes, la pêche au saumon, l’histoire est aussi très réjouissante. Tragi-comédie, contée avec un humour pince sans rire, moqueur, épatant pour conter une révolte locale microscopique qui va devenir une affaire intéressant des autorités à Moscou. Les différents personnages importants sont joliment croqués et l’ambiance du bled, est rendue avec le talent d’un Buzatti dans « le chien qui a vu Dieu. »
Néanmoins les aspects comédie ne masquent pas la situation pénible que vit la population de ce coin reculé : la corruption de la milice, l’injustice du pouvoir russe de Moscou et bien sûr la rudesse du climat mais qu’ils admettent car c’est leur vie, leur monde auquel ils sont viscéralement attachés.
Il serait vain de signaler les hautes qualités humaines de certains personnages, de parler des tragédies solitaires de certains, des drames vécus par les autres, vous les découvrirez très vite dans cette belle et touchante leçon d’humanité, de vie, de liberté que vous va raconter avec talent Victor Reminov.
Un roman qui réchauffe le cœur comme la vodka 70 chevaux qu’ils s’enfilent là-bas.
Красивый !
Wollanup.
Ah ! ça fait tellement envie !!!
J’espère bien, oui!
Il est sur la liste de mes envies depuis la rentrée ! et tu le trouves maladietz (excellent) – parfait !
Ah ouais, du très bon.