Traduction: Marina Boraso.
Donal Ryan, auteur irlandais avait conquis le lectorat français avec « le cœur qui roule » de bonne facture en 2015 déjà dans la collection « les grandes traductions ». Albin Michel, du coup, dans le désir de profiter de ce premier élan, lance le premier roman de Ryan. Si jamais vous aviez le mauvais réflexe de relire des passages du « cœur qui tourne », vous connaîtriez la fin de cette histoire et nul doute que vous le regretteriez…
« Jeune paysan naïf et solitaire, Johnsey vit à l’écart du monde. Il travaille à la coopérative du village, avec sa famille pour seul lien. À la mort de ses parents, il hérite de leur ferme, éveillant aussitôt la jalousie de la communauté. Et lorsqu’un consortium promet la prospérité au village en échange du rachat de ses terres, Johnsey refuse. Il devient dès lors un ennemi aux yeux des villageois, qui lui déclarent la guerre… »
Johnsey a perdu son père, puis sa mère et lui qui vivait heureux avec eux deux, se retrouve seul à gérer la ferme familiale dans un coin d’Irlande pas réellement convivial et c’est une année entière que nous allons passer à ses côtés. Mois après mois, conté par un Johnsey qui fait ce qu’il peut pour tenter de rentrer dans la masse des gens banals qui ont une vie sociale normale. Chaque mois raconté commence par des commentaires sur la météo, suivis par des considérations élogieuses sur ses parents, des souvenirs et des anecdotes et bien sûr sur son existence actuelle.
Oubliez la solidarité des gens de la campagne, sur un ton frôlant souvent la farce, avec beaucoup d’humour, Ryan raconte les hauts mais surtout les bas du héros confronté à des concitoyens franchement appâtés par les projets d’un consortium. Confrontation sournoise par excellence, l’issue du combat semble courue d’avance et petit à petit, on voit le piège se refermer sur notre infortuné héros bien perdu dans toutes les affaires, dès qu’elles n’ont pas trait à ses parents.
De l’émotion à revendre, du bon sentiment, de l’humanité, de la chaleur humaine, de la tendresse, de l’amour, on a tout cela dans un court roman qui se lit d’une traite tant l’écriture est bien rythmée, limpide et l’histoire banale mais finalement prenante. Je regretterai néanmoins cette confusion pendant la plus grande partie de l’histoire entre la comédie et le roman noir qu’il est finalement avant tout, sans rien spoiler de la fin de l’intrigue. Dans le genre, j’ai néanmoins et de beaucoup préféré pour l’histoire, le lyrisme et bien sûr la qualité d’écriture le terrible et indispensable roman de Paul Lynch « la neige noire ».
Attachant.
Wollanup.
Rhaaaa ! Je suis trop sentimentale ! Je n’ai pas lu le Lynch
Ah, immanquable « la neige noire » de Paul Lynch.
Noté, chef !
Ah ouais, il faut lire Paul Lynch.
Immense coup de coeur pour « Le cœur qui tourne », qui m’avait très emballée. J’ai trop hâte de remettre ça!
Noté noté et re-noté! Tu t’en doutes, je dois encore patienter!
Je te souhaite beaucoup de patience alors Marie- Claude.
J’ai les 2 à la maison, je commence par le premier alors ?
Je ferais comme cela oui, surtout que le deuxième évoque la fin du premier.