Traduction:Céline Leroy.

D’une translation longitudinale vagabondant de Portland, Oregon, à San Francisco/ Los Angeles, Californie, la beat generation tente de par sa création littéraire de marquer d’une empreinte indélébile son époque, et les suivantes… On suivra la genèse, l’émergence d’écrits mués par différentes étiologies d’un groupe d’êtres regroupés par un delta créatif, boostés par leurs réflexions sur la vie, dont le vecteur unanime est porté par l’ouvrage d’une preuve existentielle.

« Un dernier verre au bar sans nom” Fin des années 50, entre San Francisco et Portland, alors que la Beat Generation rebat les cartes de la littérature sur fond de jazz, un groupe de jeunes gens rêve d’une vie d’écriture. Charlie revient de la guerre de Corée avec le puissant désir d’écrire « le Moby Dick sur la guerre ». Sur les bancs de la fac, il rencontre la très talentueuse Jaime, rejetonne de la classe moyenne. Coup de foudre quasi immédiat. Mais au temps de l’amour succède celui de l’apprentissage, et les rêves vont devoir s’accomoder des tours joués par la vie. Quels écrivains vont devenir Charlie, Jaime et leurs amis : le flamboyant Dick Dubonet, le voyou orphelin Stan Winger ou encore le discret Kenny Gross ? Un ex-taulard peut-il intégrer le monde des lettres ? Un écrivain peut-il vraiment conquérir Hollywood ? Roman d’apprentissage littéraire, mais aussi d’amour et d’amitié où l’alcool coule à flots, Un dernier verre au bar sans nom, oeuvre posthume, réunit tous les thèmes chers à Don Carpenter. C’est Jonathan Lethem, grand admirateur de l’auteur de Sale temps pour les braves, qui s’est chargé de parachever le texte, avec habileté et modestie.”

Don carpenter est donc né en 1931 en Californie. En une trentaine d’années il publiera une dizaine de romans et recueils de nouvelles. Engagé dans la guerre de Corée il vouera une admiration pour la culture japonaise et travaillera comme scénariste à Hollywood. Installé à Portland, il mettra fin à ses jours en 1995.

Au Coeur de destins, l’auteur par son écriture fluide dépeint un monde bien connu de sa propre existence. Ballotés par l’envie innée d’écrire et la nécessité, ou le besoin de se dissimuler, d’en vivre par le biais de redaction de scenarii, les protagonistes se croisent, se lient, se délient en un ballet virtuel des sentiments ou des experiences artistiques.

Emporté dès les premiers mots, on perçoit une conscience vive, des fondations imputrescibles, une volonté renfermant des splendeurs d’écriture, de tranches de vie, de personnages attachants, riches dans leurs parcours. Son écriture empreinte d’humilité m’a séduit d’emblée, les gens croisés dans l’écrit sont en quête de se réaliser dans leurs “combats”, leurs vocations, mués par un pressentiment de la postérité. Le noeud gordien symbolisé par les bars, source de sociabilité, de rencontres, de point de ralliement s’oppose inéluctablement avec le monde de l’édition et de la création cinématographique. Ceux-ci prompts à faire ou défaire les vocations, les “carrières”, mobilisent des notions de pragmatisme froids et calculateurs…

J’en conclurai sur une note toute personnelle pour illustrer mon attirance et mon alacrité pour cet ouvrage; comme me la fait remarquer, à juste titre, ma bonne conscience de mon personnage professionnel, Alice, je suis résolument “abibliophobe”. Et je ne suis pas prêt de ne plus l’être en ayant de tels ouvrages entre les mains…

 Captivant, littéraire, gemme excavée pour le plaisir de la lecture!

Chouchou.