Traduction:Eric Fontaine.
Ce qui aurait du être un séjour régénérateur, d’une concorde collective, pour un jeune groupe de scouts animé par le chef, médecin de son état, enfantera, de ce lieu de villégiature isolé, d’un drame humain engendré par la folie de ses condisciples et leur viles motivations.
« Une fois par an, le chef scout Tim Riggs emmène un groupe d’adolescents sur Falstaff Island, en pleine nature canadienne, pour trois jours de camping. Et rien de tel qu’une bonne histoire de fantômes et le crépitement d’un feu de joie pour faire le bonheur de la joyeuse troupe. Mais lorsqu’un individu émacié, qui semble tout droit sorti d’un film d’horreur, débarque sur leur camp, réclamant de la nourriture, le séjour vire au cauchemar. L’homme n’a pas seulement faim. Il est malade. Un malade comme ils n’en ont jamais vu… et dangereux avec ça.
Coupée du reste du monde, la troupe va devoir affronter une situation bien plus terrible que toutes les histoires inventées autour du feu. Pour survivre, ils devront combattre leurs peurs, les éléments, et se confronter à leur pire ennemi, eux-mêmes. »
L’auteur s’est affublé d’un pseudonyme pour se permettre des libertés de tons, d’exploitation de sujets portant à la peur extrême, une certaine répugnance de scènes décrites. Se réclamant de Stephen King, Craig Davidson, puisque c’est de lui que l’on parle, nous transporte dans un récit glauque jouant sur des changements de rythme narratifs, insérant des verbatim de procès verbaux ou d’articles de presse suggérant une volonté tacite de perturber son lectorat et d’y insuffler des brèches de suspens telles des raptus rhétoriques.
L’île maudite, car nous pouvons la qualifier par cet épithète, se matérialise par un « simple individu » semblant échoué dans ce lieu inhabité, et ne représentant pas une destination élective pour le farniente, les découvertes purement touristiques. En occultant ce « détail » la bande formée par ces ados aux profils de personnalités disparates exprime une réelle excitation pour cette escapade synonyme d’aventure et d’une certaine liberté. Mais voilà l’aventure va se muer en de douloureuses confrontations, l ‘empirisme forcé d’une crise extrême. Chacun montrera des facettes affirmées ou drapées d’un voile caligineux sur les profondes aspirations en lien avec leurs histoires de vie propre, leurs éducations, leurs cultures, ainsi que leurs facultés intellectuelles intrinsèques. L’affrontement d’ egos couplé à une situation portant atteinte à leur intégrité d’existence, physique et invariablement psychique, dresse le tableau sombre d’esprits sombres cherchant à lutter pour sauver leur peau.
Je ne suis pas un « King-ien » mais Cutter/ Davidson réussit à aimanter la soif d’avancer dans ce récit enduit d’une couche fibrineuse où le fait de la cureter nous révèle des tissus nécrosés. L’horreur brute à son comble éclaire la farouche folie humaine qui délestée de code moral, déontologique et éthique est capable des pires ignominies.
Petit aparté scientifique, l’agent pathogène décrit dans l’ouvrage n’a pas cette capacité létale et invasive tel que décrite. (hormis si effectivement des expérimentations tentnte des mutations et ceci n’est que prospective…) Elle reste virulente en pouvant tout de même aboutir à des lésions médullaire dans des cas traités au cours de mon exercice.
Littéraire et suintant la face sombre inhumaine de l’humain !
Chouchou.
Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais je ne suis pas arrivée à dépasser les cinquante premières pages. L’intrigue avec les scouts me plait beaucoup, mais lorsque «l’homme affamé» est arrivé, j’ai décroché! Ton billet me fait presque regretter de ne pas être allée plus loin. Je vais peut-être m’y remettre.
N’empêche, si entre Nick Cutter et moi, la sauce n’a pas pris, je demeure une grand fan de Craig Davidson, surtout de son inoubliable « Cataract City »!
Son style King-ien ,revendiqué, peut refroidir dans l’ambiance horreur mais ce que je retiens, avant tout dans cet ouvrage, c’est les réactions des protagonistes dans un contexte extrême et la propension d’êtres humains à révéler des pans de leur personnalité soupçonné, ou pas.