Joseph Kamal voit son frère se faire tuer par un tir de riposte de la police dans le cadre d’un braquage minable. S’en suit la prison et son univers terrible où survivre est l’unique priorité. Un accident nucléaire qui élimine la moitié sud de la France le libère et Joseph se réfugie en territoire contaminé interdit et maintenant désertique où il devra affronter la nature comme un Robinson du XXIème siècle.

Si la partie prison ne souffre d’aucune faiblesse ménageant son lot de violences, d’effondrement, de chagrin, c’est bien la partie “naturelle” qui est la plus importante du roman. C’est à la fin d’une lecture proprement roborative que l’on s’aperçoit de l’exploit réalisé par l’auteure qui nous tient en haleine dans la description de la lutte entre cet homme des banlieues  et la nature, sans un seul instant d’ennui.

Dans un premier temps, le passage entre l’univers carcéral à la solitude dans la nature semble abrupt et pourrait faire croire à un bricolage de deux nouvelles pour en faire un roman mais le ton identique, la cohérence prouvent bien que Sophie Divry a bien écrit ici un roman.

L’histoire se dessine sur une période d’un an et l’auteure nous fait sentir les changements dans l’humeur de Joseph au rythme des saisons: la mélancolie automnale, le repli sur soi et l’isolement hivernal, le réveil printanier et les envies de voyage estivaux.

Jolie  parabole sur la difficulté de vivre seul, sur le besoin de communication et sur la réalité de notre existence par le regard des autres.

Wollanup.